20 Minutes (Toulouse)

De Sevran et de Côte d’Ivoire

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Kaaris ne se coupe pas de l’afro

Ce choix de titre raconte, aussi, son double ancrage, à la fois d’ici – de Sevran (Seine-Saint-Denis) – et de là-bas, la Côte d’Ivoire, où il est né, en 1980. Il y a quatre ans, Kaaris arrivait avec l’album Or noir, parrainé par Booba, un poids lourd du genre. Il avait introduit ce personnage de fort à bras, au verbe haut, rappant « au feeling ». Depuis, son rap laisse plus de place au chant, les instrus très dures cohabitent avec une musique aux accents plus club, afro. Le côté hardcore cru reste très présent. Le rappeur avoue que son rap à lui, c’est l’egotrip, souvent présenté comme étant à l’opposé du rap à textes et à thèmes. Kaaris sait pourtant aussi chanter l’amour, comme sur le titre « Diarabi », que bon nombre de grands artistes ouest-africains ont entonné, d’Oumou Sangaré à Toumani Diabaté. Il en offre sa version, avec son sens de la poésie très concret. « Mes rêves s’envolent comme un sac plastique », lâche-t-il. On rit. Il s’étonne. Lui y voit juste une belle image. Nous, une punchline. Une de plus. « Je les cherche, ça tombe bien ! » nous confie celui qui est déjà en studio, prêt à enregistre­r. S’il n’a pas de musiques de producteur­s africains vivant et créant sur le continent dans cet album, Kaaris continue de s’y ancrer créativeme­nt. « J’ai fait un feat avec Kiff No Beat – l’un des talentueux groupes de rap à succès de la Côte d’Ivoire », indique-t-il. Après Fastlife ou Braqueurs, l’artiste s’apprête aussi à jouer dans son quatrième film, dont on ne saura rien. Juste que le réalisateu­r est « un pote » et que le film est en plein montage financier. Le loup solitaire n’est pas si seul.

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