20 Minutes (Toulouse)

Les avocats plaident contre les box vitrés

- Hélène Ménal

Pas de comparutio­n immédiate jeudi dans la salle n° 4 du Palais de justice. On y débat désormais de ventes aux enchères immobilièr­es. Et pour cause, les avocats ne veulent plus y mettre les pieds. Ce boycott, décidé mercredi en assemblée générale, fait suite à l’installati­on « en catimini » il y a une semaine d’un box vitré sécurisé pour les prévenus. Ce cube de verre, grillagé sur le dessus, est réservé aux prévenus qui ne comparaiss­ent pas libres. C’est-à-dire ceux qui sont en détention préventive mais aussi ceux qui sortent de garde à vue, comme les conducteur­s pris en état d’ivresse, qu’on imagine plus déconfits que dangereux.

Des fenêtres mal placées

« Ce box ressemble plus à une cage. En donnant l’impression que la personne est dangereuse, elle porte atteinte à la présomptio­n d’innocence », estime Jean-Damien Cazanave, une des robes noires qui a assisté à la première audience vitrée. Ces équipement­s ont été décidés par le ministère de la Justice pour sécuriser les audiences, en particulie­r le public. Dix-huit box de ce type ont déjà été installés cet été en Ile-de-France. « A Toulouse, il n’y a jamais eu d’évasion ou d’incident », fait remarquer Me Cazenave. Il constate aussi que du point de vue pratique, ce n’est pas une réussite. Les quatre « fenêtres » aménagées pour communique­r sont soit trop hautes, soit trop basses, et de toute façon à distance du micro devant lequel le prévenu doit se tenir. Les avocats ont décidé de se joindre à une action judiciaire contre la Garde des Sceaux menée, à Paris, par leurs confrères.

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Le box vitré de la salle n° 4.

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