20 Minutes (Toulouse)

Un « maelstrom »

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Toute la journée quasiment, elle a dû justifier l’enquête qu’elle a menée, en mai 2011, après le dépôt de deux plaintes visant l’ex-secrétaire d’Etat du gouverneme­nt Fillon II. Des plaintes déposées dix-huit mois après les faits dénoncés, en l’occurrence des pénétratio­ns digitales après un massage des pieds dans sa mairie de Draveil (Essonne). Il n’y a donc pas d’analyse ADN. Pas d’éléments matériels. Il n’y a que des témoins à charge ou à décharge. Plus de 130 ont été entendus. « Un maelstrom », selon Eric DupondMore­tti, avocat de Georges Tron, dans lequel l’enquêtrice s’est empêtrée. « Vous dites que votre enquête démontre ! Mais vous ne démontrez rien », l’a-t-il vivement attaquée. Illustrati­on avec le témoignage de Delphine B. Ancienne journalist­e à Paris-Match, elle est venue à la barre raconter comment Georges Tron lui avait attrapé le pied, un jour de 2002, alors qu’il la ramenait en voiture à l’Assemblée nationale après un déjeuner. La policière n’a pas vérifié que l’élu avait une « petite voiture blanche », n’a pas questionné les restaurant­s autour de l’Assemblée, pas plus qu’elle n’a cherché « le collègue » à qui la journalist­e s’est confiée après les faits. Mais elle maintient que son enquête a été « exemplaire » au vu « des circonstan­ces ». Et retient surtout la dizaine de femmes qui ont décrit la connotatio­n sexuelle des massages de pieds prodigués par Georges Tron et son adjointe. Lui continue à nier le moindre écart de conduite, mettant en avant la fragilité des témoignage­s et, surtout, les incohérenc­es qu’ils comportent. Les jurés ont bien compris qu’ils devraient s’en contenter dans ce dossier poisseux, qui se résume, comme souvent dans les affaires de moeurs, à la parole des uns contre celle des autres. Il leur reste une semaine pour choisir quelle version de l’histoire ils vont croire. Georges Tron et Brigitte Gruel encourent vingt ans de réclusion criminelle.

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