« Une patineuse si discrète »

Si la Corée du Nord place régulièrement ses athlètes sur les podiums olympiques l’été, le froid leur réussit moins. Depuis leur première participation en 1964, ils ne sont que 62 à avoir représenté la République démocratique de Corée aux Jeux d’hiver. Officiellement, Hwang Ok-sil a participé à deux courses dans sa carrière : Albertville et Nagano, en relais, six ans plus tard. Le reste de sa vie est un immense trou noir. « Je ne me souviens pas d’elle, explique la Française Karine Rubini, qui avait affronté la Nord-Coréenne lors des séries à Albertville. J’étais tellement concentrée, que je ne m’attardais pas sur les autres. Peut-être qu’elle n’était pas si forte que ça… » Pourtant Hwang Ok-sil n’a pas volé sa médaille. Une vidéo de la course existe et montre même l’athlète de 19 ans faire la course en tête, avant de s’incliner au sprint. Malgré cette prestation, Emmanuel Michon, entraîneur de l’équipe de France de l’époque, n’a « aucun souvenir » de la patineuse. En revoyant la course, Michon assure que Hwang Ok-sil fait « une belle course. C’est une belle patineuse, athlétique. Elle a tiré le couloir n°1 et sait s’en servir. » Impossible, pour autant, de trouver la trace d’une « école » nord-coréenne de shorttrack. « Les filles ont eu une équipe de relais en bronze aux Mondiaux en 1993, reprend l’ex-coach. Cette année, j’ai vu deux athlètes, à Budapest, essayer de se qualifier pour les Jeux. Ils étaient bons, mais pas capables d’entrer dans les 32 meilleurs mondiaux. Ils ne se frottent pas assez à la compétition de haut niveau. »