20 Minutes (Toulouse)

Perrine Laffont a bossé dur pour offrir une première médaille d’or à la France

L’Ariégoise a été sacrée championne olympique, dimanche. La première médaille française

- De notre envoyé spécial en Corée du Sud, William Pereira

L run e sport est cruel. Au moment où s’effondraie­nt les espoirs du clan d’Andi Naude, quand la Canadienne est sortie de piste sur le dernier

de la finale de ski de bosses, celui de Perrine Laffont exultait. Les cris se sont succédé, les visages se sont détendus et les drapeaux tricolores ont flotté dans les airs… Il était un peu plus de 22 h (14 h, heure française), quand, au Phoenix Snow Park de Pyeongchan­g, l’Ariégeoise de 19 ans a apporté à la France sa première médaille d’or. Une heure auparavant, l’ambiance était bien différente. Dominique Laffont, la maman, seule au milieu de la foule face au mur de neige, observait, inquiète, les passages des concurrent­es. Perrine avait terminé sixième de la première manche et l’enthousias­me n’était pas au plus haut. « Il faut qu’elle prenne ça comme une épreuve de Coupe du monde, analysait-elle. Il ne faut pas penser à autre chose. » Lors du deuxième run, Laffont a décroché la troisième place et l’ambiance du clan français a grimpé d’un cran, avant le troisième et dernier run. « C’est maintenant, c’est maintenant ! » On se cherche, on se prend dans les bras, avant l’explosion totale lors de la sortie de piste d’Andi Naude, synonyme de médaille d’or pour la tricolore. Les bras au ciel, son père, Jean-Jacques, ému, n’exprime son bonheur que par des « Ouais ! Ouais ! Ouais ! ». Sa femme, au bord des larmes, tombe dans les bras d’un homme déguisé en coq. Un peu plus loin, Ludovic Didier, l’entraîneur français du ski de bosses, est le plus ému de tous : « J’ai vécu ça en me disant que le rêve devenait réalité. Ça fait depuis gamin que je voulais faire du ski, depuis gamin que je voulais être aux JO, depuis gamin que je voulais faire une médaille et voilà. On nous a beaucoup critiqués, en disant que le ski de bosses, c’était pas connu, que ci, que ça… » Petit à petit, Ludovic Didier réalise l’exploit de sa disciple et, accoudé à la barrière qui nous sépare de lui, fond en larmes. « Ça n’a pas été facile, avec peu de moyens. Quand Perrine est entrée en équipe de France, elle était très jeune. A Sotchi, en 2014, il y a eu ce coup d’éclat [Laffont a fini parmi les finalistes à 15 ans], il a fallu le gérer. On aurait pu ramasser la gamine à la cuillère, parce que tout était trop beau… » Quatre ans plus tard, le bonheur est à la hauteur de l’investisse­ment. Mais la soirée restera calme. « On va essayer de profiter de la soirée, mais il faudra rester concentré pour la finale des garçons [ce lundi] », conclut Didier. Avec le même succès que la veille, si possible.

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 ??  ?? Perrine Laffont, félicitée par sa grand-mère, a vécu une journée riche en émotions, dimanche, à Pyeongchan­g.
Perrine Laffont, félicitée par sa grand-mère, a vécu une journée riche en émotions, dimanche, à Pyeongchan­g.

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