20 Minutes (Toulouse)

Dans les coulisses du Festival de San Remo

La finale du Festival de San Remo a désigné les candidats italiens à l’Eurovision, samedi

- De notre envoyé spécial à San Remo (Italie), Fabien Randanne

Tous les ans, c’est la même chose. Les Italiens s’infligent une soirée marathon qui commence un peu avant 21 h pour finir à une heure qu’ils ignorent. De quoi parle-t-on? De la finale du Festival de San Remo, un concours de chansons italiennes qui s’est déroulé samedi. L’enjeu ? La gloire d’avoir gagné ce rendez-vous mythique de la variété transalpin­e et le droit de défendre les chances italiennes à l’Eurovision, en mai. Dans la salle de presse du théâtre Ariston où se déroule l’événement, plusieurs centaines de journalist­es étaient réunis. Télécomman­de en main, les journalist­es votent pour leurs chansons préférées (leurs suffrages comptent pour 30 % dans le résultat final, contre 50 % pour le public et 20 % pour un jury d’experts). De (très) longues minutes plus tard – car en plus du temps laissé pour voter, il a fallu remettre une ribambelle de prix, de celui de la critique à celui de la meilleure compositio­n ou du meilleur interprète –, le moment de révéler le classement est venu. Grognement­s et huées dans la salle de presse à l’annonce de certains noms que d’aucuns auraient espérés mieux positionné­s. Il a ensuite fallu revoter parmi les trois chansons plébiscité­es et, vers 1h20 du matin, le duo Ermal Meta et Fabrizio Moro a été déclaré vainqueur de cette 68e édition, devant le groupe Lo Stato Sociale et Annalisa.

Frénétique­s bras d’honneur

A la télévision, c’est une pluie de confettis. Dans la salle de presse, une journalist­e adresse, sourire aux lèvres, de frénétique­s bras d’honneur à un collègue assis derrière elle. Un chambrage qui illustre la guéguerre au sujet de « Non mi avete fatto niente », la chanson d’Ermal Meta et Fabrizio Moro. Leur coauteur, Andrea Febo, a réutilisé une partie d’un autre de ses morceaux en 2016. Les détracteur­s ont crié à l’autoplagia­t, les défenseurs à la liberté de création. Et les médias se sont régalés de la polémique. « On a été blessé, on s’est senti attaqué injustemen­t, glisse en conférence de presse Ermal Meta. Mais cette victoire n’est pas vraiment une revanche, ça ne sert à rien de garder de la rancoeur. » Il affirme également que Fabrizio Moro et lui iront volontiers représente­r l’Italie en finale de l’Eurovision le 12 mai à Lisbonne (Portugal). Reste à savoir s’ils concourron­t avec « Non mi avete fatto niente » ou si cette histoire d’autoplagia­t ira à l’encontre du règlement.

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Le duo vainqueur Ermal Meta (à g.) et Fabrizio Moro, au théâtre Ariston.

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