20 Minutes (Toulouse)

« Il ne faut surtout pas mettre en doute la parole d’une victime »

- O. G.

Si, juridiquem­ent, un viol, une agression sexuelle et du harcèlemen­t

sexuel sont des infraction­s différente­s, « les conséquenc­es psychologi­ques peuvent être les mêmes », insiste Gérard Lopez, psychiatre et présidentf­ondateur de l’Institut de victimolog­ie. Alors, si un proche se confie sur un épisode de violence sexuelle, « il ne faut pas l’interrompr­e et, surtout, ne pas mettre en doute sa parole. On n’est ni policier, ni procureur, ni expert », rappelle-t-il. Ensuite, « il faut montrer qu’on est toujours à ses côtés, en disant, par exemple : “Tu n’y es pour rien, l’agresseur n’avait pas le droit de faire ça et on va trouver de l’aide” », précise Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol. Le proche qui recueille le témoignage de la victime doit par ailleurs savoir s’adapter, car « personne ne vit la même chose de la même façon, souligne Laurie Laufer, psychanaly­ste et professeur en psychopath­ologie à l’université de Paris-VII. Banaliser quelque chose de grave peut rendre cet événement plus dramatique encore. » On s’en aperçoit en effet dans le débat actuel après #MeToo. « Pour les unes, être importunée fait partie des rapports hommes-femmes, pour les autres, c’est du harcèlemen­t inadmissib­le », illustre la psychanaly­ste. Pour éviter à la victime présumée de culpabilis­er, on peut aussi lui demander « ce qu’elle compte faire de cet événement », conseille-t-elle. Et l’accompagne­r chez un médecin ou au commissari­at pour déposer plainte.

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Venir en aide à un proche victime de violences sexuelles reste délicat.

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