« Il ne faut surtout pas mettre en doute la parole d’une victime »
Si, juridiquement, un viol, une agression sexuelle et du harcèlement
sexuel sont des infractions différentes, « les conséquences psychologiques peuvent être les mêmes », insiste Gérard Lopez, psychiatre et présidentfondateur de l’Institut de victimologie. Alors, si un proche se confie sur un épisode de violence sexuelle, « il ne faut pas l’interrompre et, surtout, ne pas mettre en doute sa parole. On n’est ni policier, ni procureur, ni expert », rappelle-t-il. Ensuite, « il faut montrer qu’on est toujours à ses côtés, en disant, par exemple : “Tu n’y es pour rien, l’agresseur n’avait pas le droit de faire ça et on va trouver de l’aide” », précise Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol. Le proche qui recueille le témoignage de la victime doit par ailleurs savoir s’adapter, car « personne ne vit la même chose de la même façon, souligne Laurie Laufer, psychanalyste et professeur en psychopathologie à l’université de Paris-VII. Banaliser quelque chose de grave peut rendre cet événement plus dramatique encore. » On s’en aperçoit en effet dans le débat actuel après #MeToo. « Pour les unes, être importunée fait partie des rapports hommes-femmes, pour les autres, c’est du harcèlement inadmissible », illustre la psychanalyste. Pour éviter à la victime présumée de culpabiliser, on peut aussi lui demander « ce qu’elle compte faire de cet événement », conseille-t-elle. Et l’accompagner chez un médecin ou au commissariat pour déposer plainte.