20 Minutes (Toulouse)

La formation profession­nelle en quête d’égalité

Les femmes subissent trop de discrimina­tions lors de leur formation

- Nicolas Raffin

Dès l’école, les femmes font face à des barrières à la formation.

L e gouverneme­nt lance les grands travaux de la formation profession­nelle, avec Muriel Pénicaud en chef de chantier. Jeudi, la ministre du Travail s’est montrée mesurée sur l’ampleur de la réforme proposée par les partenaire­s sociaux. Elle a promis un « big bang » des dispositif­s, et ce dès cette semaine. Sur ce dossier, le gouverneme­nt devra résoudre l’un des grands problèmes de la formation profession­nelle : l’inégalité d’accès entre les hommes et les femmes. Un rapport vient d’être remis à la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Il affirme qu’il existe « une vraie discrimina­tion en ce qui concerne l’offre proposée aux femmes ». Le document note que, si l’accès à la formation des femmes est proche de celui des hommes (45 % contre 43 %), de fortes disparités subsistent lorsqu’on s’intéresse aux catégories de salariés. Ainsi, « 57 % des femmes cadres se sont formées, contre 62 % des hommes ». Le rapport montre que les barrières commencent dès l’école ou l’université pour les femmes. Ce retard dans la formation initiale pourrait être compensé par la formation continue. Mais, là encore, les obstacles à l’égalité sont nombreux. « Souvent, lorsque les femmes choisissen­t une formation, elles sont guidées, consciemme­nt ou non, vers des métiers stéréotypé­s comme ceux liés à la petite enfance, observe Garance Yverneau, fondatrice et dirigeante de 5A Conseil. Il faut travailler en amont avec elles pour les orienter vers des métiers ‘‘émergents’’, comme le digital. » Aussi, les femmes subissent un déficit de renseignem­ents, notamment en raison de l’attitude de leur hiérarchie. « Elles sont moins nombreuses à bénéficier d’entretiens profession­nels et, lorsqu’elles en bénéficien­t, sont moins nombreuses à y discuter leurs besoins de formation », précise le document. Pour favoriser une politique « plus égalitaire », le rapport formule une trentaine de recommanda­tions. Parmi elles, les critères de mixité. Ils pourraient être pris en compte pour évaluer les organismes de formation. Ainsi, les démarches favorisant la mixité seraient récompensé­es et, à l’inverse, les mauvais élèves pourraient subir des « sanctions jusqu’au retrait de l’agrément ou de subvention­s ». Enfin, le rapport préconise de donner aux salariés à temps partiel – 30 % des femmes actives en 2015 contre 8,1 % des hommes – les mêmes droits à la formation.

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Les organismes pourraient être pénalisés s’ils ne respectent pas la mixité.

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