Des incidents suscitent des interrogations
La rupture de canalisation de samedi est un incident exceptionnel, selon le gestionnaire
Samedi, les riverains et commerçants du quartier Saint-Michel se sont retrouvés les pieds dans l’eau, tout comme la station de métro. La rupture d’une canalisation est à l’origine de ce sinistre, tout comme cela avait été déjà le cas il y a un an, à quelques centaines de mètres de là, au niveau de la station de métro SaintAgne. Deux incidents qui suscitent des interrogations sur l’état du réseau.
Expertises en cours
Si en 2017, le choc thermique dû à des changements brusques de température était à l’origine de la casse, cette fois-ci, le tube en fonte de 30 cm de diamètre pourrait avoir été victime de travaux réalisés par d’autres opérateurs, selon Veolia. Le gestionnaire du réseau d’eau et d’assainissement n’est pas le seul usager du sous-sol, ses tuyaux y côtoient ceux du gaz ou encore de la fibre optique. « Lors de chaque intervention, il y a des règles à respecter pour ne pas induire des tensions sur notre canalisation. Cela pourrait être à l’origine de la rupture », indique Olivier Sarlat, directeur des opérations Toulouse chez Veolia-Eau, qui assure tout faire pour que les victimes soient indemnisées rapidement. A la suite de ce nouvel incident, le collectif Ô Toulouse, favorable à une gestion publique de l’eau, a pointé du doigt une dégradation du réseau d’eau potable due à un taux de renouvellement des canalisations trop faibles, soit 0,4 % des 1 500 km de canalisations changés tous les ans. A ce rythme, « le renouvellement complet du réseau demandera deux cent trente-huit ans, alors que la durée moyenne des canalisations est très inférieure à cent ans », met en avant le collectif. « Cette canalisation avait soixante-dix ans et leur durée de vie va au-delà. Nous renouvelons 6 km de canalisations par an et nos équipes réparent une centaine de fuites par an. Nous avons un des meilleurs taux de rendement des grandes villes françaises, le réseau est entretenu », répond Olivier Sarlat. Pour 100 l injectés dans le réseau, 91,7 % arrivent jusqu’au robinet. Sur le reste de la Métropole, ce taux est de 86 % et, sur certaines communes, de 73 %.