Le parquet teste le travail non rémunéré
Le travail non rémunéré est expérimenté par le parquet
Se lever à 5 h du matin pour rejoindre le marché des Carmes, prendre son matériel et partir nettoyer les rues gratis. Voilà comment, dans la Ville rose, certains délinquants passent un coup de balai sur leurs fautes. Le parquet de Toulouse expérimente en effet depuis février 2017, le travail non rémunéré (TNR). A la différence du travail d’intérêt général (TIG), le TNR, de 60 heures maximum, n’est pas une peine prononcée par un tribunal. C’est une « alternative aux poursuites », une justice rapide qui ne passe pas par la case procès. « Il faut que la mesure soit exécutée dans un délai d’un mois maximum après la commission des faits », précise vice-procureure Annick Browne.
Faute avouée…
En 2017, 154 délinquants ont été orientés dans ce « circuit court ». Ils ont en commun d’avoir tous commis des délits passibles de moins de cinq ans d’emprisonnement, du vol à la roulotte à la rébellion, et d’avoir reconnu les faits. Ce ne sont pas tous des primo-délinquants, « certains commettent un écart alors qu’ils sont en train de s’en sortir », explique la magistrate. Toulouse Métropole fait partie des collectivités qui se prêtent au jeu. « C’est tout à fait naturel pour une collectivité citoyenne. Il me semble qu’éviter à des jeunes ou moins jeunes de se frotter au milieu carcéral, c’est un bon moyen d’éviter la récidive », explique Henri de Lagoutine, l’élu en charge du personnel. Concrètement, les « TNR » sont généralement dirigés vers le service Propreté, histoire de ne pas ajouter une formation technique à un séjour déjà court. « Pour nous, c’est assez gratifiant », reconnaît Frédéric Monesma, un des responsables du service. De façon générale, les « TNR » ne se confessent pas en travaillant. Il y a, « ceux qui se donnent à fond » et qui parfois, divine surprise, demandent à revenir pour une formation, « ceux qui font les malins et prennent les choses à la légère, et ceux qui ne viennent pas du tout ». Ces derniers, tout comme ceux qui se comportent mal sur la voie publique, sont instantanément renvoyés devant un tribunal. Pour que les choses soient bien claires.