Une radio se la joue retour vers le futur avec Mai-68
Un Toulousain diffuse sur Internet des tubes et des reportages de mai-68
En se levant, le 22 mars 1968, Daniel Cohn-Bendit a peut-être entendu à la radio le très engagé « Ni Dieu, ni maître » de Léo Ferré, de quoi se mettre dans l’ambiance pour l’Assemblée générale des étudiants de Nanterre qui l’attend le soir même. L’étincelle qui a allumé le mouvement de mai-68. A l’époque, pas de réseaux sociaux pour relayer les appels à la grève. Le vent de révolte souffle sur les ondes, « Let the Sunshine In » de la comédie musicale Hair fait écho aux mouvements pacifistes. Il y a cinquante ans, la révolution est en marche. Et entre deux reportages sur les événements, les radios diffusent des tubes.
Pas de politique, mais…
Pour se remettre dans l’ambiance, Renato Campi, un Toulousain, a eu l’idée de créer une Web radio consacrée à l’univers musical de l’époque où les Temptations croisent Gainsbourg. « J’ai 50 ans cette année et je me suis demandé ce qu’on écoutait à l’époque, du Pierre Perret, du Brel mais aussi toute la période Woodstock, c’est très large. J’ai décidé de créer une radio éphémère sur le Web », explique cet homme du son, réalisateur durant plusieurs années à Sud Radio. « C’est pour le plaisir, ça n’a rien de politique et ça ne me rapporte rien », explique celui qui aujourd’hui s’est spécialisé dans la numérisation de vieux films super 8 et cassettes VHS. Il y partage sa culture musicale élargie aux années 1967 et 1969, parfois enrichie par les propositions de ses quelque 400 auditeurs quotidiens. Il y diffuse aussi des pubs ou des extraits de séries comme « Ma sorcière bien aimée ». Mais sans le vent de révolte de mai, 1968 serait aujourd’hui presque oubliée. Les tubes sont donc entrecoupés de reportages. Les revendications des ouvriers font ainsi écho aux paroles de Michel Delpech. Et on apprend au détour d’une chronique que les barricades n’ont pas produit que des textes engagés. Bloqués à Paris à cause des grèves, les quatre membres du groupe grec Aphrodite’s Child y ont écrit leur titre Rain and Tears. Autant d’anecdotes à retrouver sur la Web radio 1968.