Une nouvelle piste de traitement explorée
Une équipe de chercheurs explore une autre voie de traitement
Le cancer du pancréas n’est pas le plus fréquent mais il est de loin le plus redoutable. Pour les patients atteints, l’espérance de vie moyenne est de six mois. « En 2000, il était la sixième cause de mort par cancer en France, en 2020 ce sera la deuxième, derrière le cancer du poumon », souligne Stéphane Pyronnet du centre de recherches en cancérologie de Toulouse (Inserm). Car les traitements classiques comme la chimio ou la radiothérapie, et même novateurs comme l’immunothérapie, ne fonctionnent pas ou peu avec lui.
Piratage cellulaire
L’équipe de Stéphane Pyronnet tente donc d’explorer une nouvelle voie de traitement. « Le pancréas, dont le rôle est de fabriquer des enzymes digestives, a une capacité énorme à synthétiser des protéines, explique le chercheur. Or, quand une tumeur apparaît, elle détourne cette extraordinaire machinerie pour créer de la masse et se multiplier. » Un « piratage » mortel en quelque sorte que l’équipe est déterminée à stopper en mettant au point un inhibiteur du mécanisme. « In vitro, notre solution fonctionne », indique le spécialiste. L’étape suivante est la phase d’étude préclinique sur les souris. Avec l’espoir d’obtenir un traitement opérationnel au mieux dans six à sept ans. Ce projet est l’un des trois retenus cette année par la Fondation Toulouse Cancer Santé. Pour la deuxième année, elle a décidé de faire pousser sur la Toile un « Arbre des donateurs » (lire l’encadré) pour soutenir la recherche fondamentale.