« Tous les députés devraient être potentiellement des frondeurs »
Le début d’une fronde dans la majorité ? Le projet de loi « asile et immigration » secoue pour la première fois les rangs de La République en marche. Les députés LREM ont déjà déposé 200 amendements, un record, et certains ont même annoncé qu’ils s’abstiendraient ou qu’ils voteraient contre le texte controversé de Gérard Collomb. Deux ex-frondeurs PS donnent leurs conseils aux parlementaires « indisciplinés ».
« On est entré dans une mécanique : on était dans le groupe PS, mais on avait notre propre agenda, explique Alexis Bachelay, ancien député des Hauts-de-Seine. On a rapidement pris le droit de déposer des amendements contre le gouvernement quand la fronde s’est durcie. On en déposait aussi avec d’autres groupes, les Verts, le PCF. » Pour Laurent Baumel, ancien député d’Indre-et-Loire, « en réalité, un bon frondeur est quelqu’un qui aspire à être un vrai parlementaire. Tous les députés devraient être potentiellement des frondeurs, quand ils ne sont pas d’accord, que le projet n’est pas dans le programme initial, ou que l’équilibre s’est déplacé. Sinon, ce sont des députés godillots. » Alexis Bacheley reconnaît que « c’est plus difficile quand on n’est pas aguerri. Mais la force des “marcheurs”, c’est qu’ils ne viennent pas du monde politique. S’ils ne sont pas réinvestis, ils pourront retourner travailler. Ils peuvent avoir cette liberté de ne pas vouloir faire de carrière politique. »