20 Minutes (Toulouse)

Tousse ensemble !

Le nez qui coule, la gorge qui gratte, les yeux qui piquent... Le pollen de bouleau sévit depuis plusieurs jours. Un phénomène accentué par la chaleur et la pollution.

- Anissa Boumediene

Nez qui coule, yeux qui grattent et bronches qui sifflent : ça y est, le printemps est vraiment là. Chaque année en effet, cette saison entraîne dans son sillage des nuages de pollens, qui empoisonne­nt alors le quotidien de 30 % de la population. Parmi les plus allergisan­ts, le pollen de bouleau. Or, pas de bol pour les allergique­s, « on assiste en ce moment à un pic assez rare de concentrat­ion dans l’air en pollen de bouleau », indique l’allergolog­ue Patrick Rufin. Les trois quarts du pays sont d’ailleurs en vigilance rouge, selon le dernier bulletin allergo-pollinique du Réseau national de surveillan­ce aérobiolog­ique (RNSA). Mais pourquoi les bouleaux causent-ils autant d’allergies ?

« La pollution stresse la plante, qui produit alors plus de pollens. » Patrick Rufin, allergolog­ue

L’une des raisons est mathématiq­ue. « C’est tout simplement parce qu’il y en a énormément sur le territoire, explique le Dr Rufin. Sur le plan urbanistiq­ue, le bouleau est joli et pratique : il nécessite peu d’entretien et ne pousse pas trop haut, de quoi séduire de nombreuses municipali­tés qui en ont planté en masse. » La pollution est elle aussi à pointer du doigt. « L’augmentati­on de la pollution atmosphéri­que stresse les plantes, reprend l’allergolog­ue. La protéine allergisan­te du bouleau, la PR-10, va, par un mécanisme de défense, produire beaucoup plus de pollens. C’est ce qui explique que l’on recense dix fois plus de personnes allergique­s aux pollens qu’il y a trente ans. » Et le réchauffem­ent climatique n’arrange rien. « La saison des pollens est de plus en plus précoce et dure plus longtemps, les plantes pollinisen­t donc plus et plus longtemps. »

Las, le cocktail pollens-pollution a d’autres effets : « La PR-10 se rencontre également dans un certain nombre de fruits et de légumes, ce qui explique qu’un patient allergique au pollen de bouleau développer­a potentiell­ement des allergies alimentair­es croisées en mangeant des fruits et légumes. » Petits conseils (outre consulter un allergolog­ue) prodigués par Charlotte Sindt, du RNSA : consommer fruits et légumes cuits (la protéine allergisan­te ne résister pas à la cuisson), aérer son intérieur tôt le matin ou tard le soir (les moments où il y a le moins de pollens dans l’atmosphère), éviter de sécher son linge à l’extérieur (les pollens sont si fins qu’ils s’incrustent dans les fibres textiles), se rincer les cheveux pour les débarrasse­r des pollens qui s’y sont déposés pendant la journée.

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Les pollens empoisonne­nt chaque printemps la vie de 30 % de la population.

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