La hausse des prix dans l’alimentation divise l’exécutif et les distributeurs
Le projet de loi sur le relèvement du seuil de revente à perte ( SRP) arrive à l’Assemblée, ce mardi. Issu des Etats généraux de l’alimentation, le SRP représente le prix minimum auquel les distributeurs peuvent vendre un produit. Le projet de loi prévoit de relever ce seuil de 10 %.
Tous perdants ?
Ainsi, si une enseigne achète un produit 100 € à un producteur ou à un industriel, elle sera obligée de le vendre 110 € minimum. Dans l’esprit du gouvernement, l’augmentation du SRP doit bénéficier avant tout aux producteurs. Le patron des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, s’est opposé à ce projet de loi en comman- dant une étude. Cetet dernière estime que le relèvement du SRP ne sera bénéfique ni pour les consommateurs ni pour les producteurs. « La hausse du seuil de revente à perte de 10 % ne s’appliquera qu’aux produits en tête de gondole, soit 7 % de l’offre en grande surface », a tempéré le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. « Il y a de plus en plus de grandes surfaces créées alors que la consommation stagne. Pour attirer les clients et éviter qu’ils n’aillent à la concurrence, les magasins sont obligés de jouer sur les prix », estime Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution, qui milite pour un gel des ouvertures de magasins. Une proposition choc qui ne figure pas dans le projet de loi.