20 Minutes (Toulouse)

Le soutien de LREM à Moudenc n’est pas si certain

- Hélène Ménal

En citant Toulouse comme une des villes où La République en marche pourrait faire une alliance avec le maire sortant lors des prochaines municipale­s, Christophe Castaner, le délégué général du parti macroniste, a déclenché la machine à palabres. Il a aussi souligné une réalité évidente : Jean-Luc Moudenc est « Macron-compatible ». Centriste de toujours, il prend régulièrem­ent ses distances avec la ligne de plus en plus euroscepti­que de Laurent Wauquiez (LR). Et la visite du Premier ministre qui vient de s’achever accrédite cette hypothèse. Pour François Briançon, le chef de file de l’opposition socialiste, le Havrais est venu conclure un deal et assurer au maire de Toulouse qu’il n’y aura pas de candidat En Marche contre lui en 2020.

L’hostilité de marcheurs

Mais ce scénario tout ficelé comporte des failles. En premier lieu, la prudence de l’intéressé. Jean-Luc Moudenc prend les compliment­s de Castaner comme l’hommage d’un excollègue maire. Il n’a pas pour l’heure l’intention de quitter Les Républicai­ns et « de tourner le dos » à des militants qui ont toujours fait campagne pour lui. Et puis, « est-ce que le climat politique sera le même ? », s’interroge celui qui sait trop bien que le contexte national peut peser.

En second lieu, il y a un problème de « méthode » mis en avant – assez di- plomatique­ment – par Pierre Castéras, le délégué départemen­tal LREM, « Il est possible qu’on tende la main à des maires LR ou PS, dit-il. Mais l’objectif est d’être présents à toutes les élections (…) et nous avons arrêté un calendrier et une méthode. » Cette dernière consiste « à bâtir des projets locaux » après avoir détecté des « talents ». Le plus cité de ces hypothétiq­ues leaders est Alain Di Crescenzo, l’entreprene­ur qui préside la chambre régionale de commerce et d’Industrie. « C’est un marcheur investi qui a une expertise et une expérience », souligne Pierre Castéras. Enfin, il y a l’hostilité revendiqué­e de certains marcheurs à Jean-Luc Moudenc. « Je peux vous dire que sa politique à Toulouse déplaît totalement à une grande partie de la base », assure un cadre influent sous le couvert de l’anonymat. Il croit savoir aussi que l’amitié démonstrat­ive entre Jean-Luc Moudenc et Edouard Philippe en a agacé plus d’un, y compris à Paris.

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Jean-Luc Moudenc et Edouard Philippe, le Premier ministre, au Capitole.

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