« Exceptionnel et ordinaire » Dupraz
L’auteur d’un livre avec l’ancien coach du TFC évoque un homme complexe
Attention, Une saison avec Pascal Dupraz, leçons de leadership* se veut plus un ouvrage de management que de sport. « Par rapport à la vie d’une équipe de football professionnelle, que peut-on transposer dans l’entreprise au quotidien ? », demande l’auteur Frédéric Rey-Millet (54 ans). Son ouvrage bascule le 22 janvier, avec le remplacement de Dupraz par Michaël Debève sur le banc du TFC, et se mue en réflexion sur l’échec.
Que trouve-t-on dans ce livre ? Les amateurs de secrets de vestiaires seront servis. Pascal Dupraz ( 55 ans) respecte son président Olivier Sadran, mais déplore son manque d’ambition, taille un costume au recruteur Dominique Arribagé, et n’arrive pas à saisir le « mystère » de l’ancien joueur de Marseille Giannelli Imbula. « C’est le joueur qui l’a le plus déçu », glisse Frédéric ReyMillet. Un constat dressé au fil de « plus de 90 interviews d’une heure, avant et après chaque match ». Journée après journée, on vit la plongée d’une équipe dans les bas-fonds de Ligue 1.
Quel leader est Pascal Dupraz ? « Les vingt ans qu’il a passés à l’ONU [à Genève] ont inspiré à Pascal de superbes réflexions, des inspirations, souffle l’auteur, admiratif. Il est très fort dans ses causeries. Ses joueurs, il les aime. » L’ex-coach des Violets les bouscule aussi. « Lors du match aller contre Guingamp [1-1, le 30 septembre 2017], Pascal s’est rapproché de certains pour leur parler, visage contre visage. Ce n’est pas possible en entreprise. »
Des « moments de détresse ». Un an après la remontada dont il était le héros, après son arrivée à Toulouse en mars 2016, Dupraz s’enfonce peu à peu dans le doute. A l’autre bout du fil, Frédéric Rey-Millet fait plus que compatir. « Il y a vraiment des moments de détresse quand on est coach et que l’on perd. Même moi, je faisais des cauchemars, je pensais aux défaites. »
Et maintenant ? Consultant pour TF1 et Sud Radio pendant la Coupe du monde, Dupraz souhaite retrouver un club ensuite. « Il n’est pas pressé, il ne veut pas prendre n’importe quel challenge, assure son ami. Il y aura des opportunités en Ligue 1. » Oui, mais quand ? « Il a la réputation, à tort ou à raison, d’être un pompier. Il s’attend à rebondir en cours de saison prochaine. » Quant à Frédéric Rey-Millet, il se verrait bien sortir un livre similaire, version rugby. « Christophe Urios, le coach du Castres Olympique, ce serait pas mal. On en a parlé avec Pascal. Si le livre qui sort mardi a un bon accueil, ce sera plus facile de le convaincre. »
« Il y a des moments de détresse quand on est coach et que l’on perd. » Frédéric Rey-Millet