La génération 1993 prend le pouvoir chez les Bleus
Les joueurs nés en 1993, nombreux en Bleus, ont grandi ensemble en sélection
Il y a des années qui marquent plus que d’autres quand on s’intéresse au foot. 1993 en est une. Mettons de côté le cauchemar face aux Bulgares, cette année a offert à la France la seule Ligue des champions de son histoire, et puis des sacrés joueurs de ballon, aussi. Dans la liste des 23, la « génération 93 » est la plus représentée, et ce n’est pas si anecdotique. Parlez-en à Thauvin et vous verrez son visage s’illuminer dans la seconde. Se retrouver à Clairefontaine avec Pogba, Umtiti, Areola et Fekir est, pour lui, un vrai bonheur. « On se connaît tous très bien, on est de bons potes dans la vie, raconte le Marseillais. A chaque fois qu’on se voit, ce sont de super moments. C’est une génération exceptionnelle, pétrie de talent. » Talentueuse, et qui connaît le goût de la victoire. C’était en 2013, en Turquie. Les Bleuets – sans Varane, déjà en A, ni Fekir – ont été sacrés champions du monde U20. « On en parle régulièrement, c’est un magnifique souvenir pour nous », reprend Thauvin. Ce titre n’est pas seulement une belle photo encadrée sur la cheminée, il est aussi un repère qui les a tous marqués. « On a appris à gagner, explique Samuel Umtiti. Ça nous a donné la volonté de vouloir accrocher cette équipe de France A et de jouer toutes les grandes compétitions. »
Dans cette équipe, le taulier, c’était Paul Pogba. « Il était capitaine, c’était le boss, raconte Alexy Bosetti, présent dans ce groupe pendant trois ans. Et il n’avait pas besoin de le dire, c’était comme ça. » A l’époque, Umtiti était son lieutenant et les deux joueurs étaient les meilleurs sur le terrain. « Paul était au-dessus. Il jouait avec nous, on était ses enfants, dit l’ancien Niçois en se marrant. Samuel, à l’entraînement, il me choquait. Il mettait un engagement de dingue. C’était un monstre, une montagne. »
Pour Bosetti, un élément de cette génération est plus important encore que tout le reste : l’entente. « L’ambiance qu’il y avait dans cette équipe, c’était dingue, assure l’attaquant. Je n’ai jamais connu ça à nouveau ensuite. Il n’y avait pas d’embrouille, on s’entendait tous très bien. De ce que je sais, en A, c’est toujours pareil. » Décidément, le tableau est beau. La touche finale est pour Guy Ferrier, à l’époque entraîneur national U16 et U17, qui a vu éclore cette génération : « Ils ont du talent et en même temps des valeurs, disait-il dans Le Parisien. Ils jouent ensemble par envie, pas par obligation. Ils ont la victoire en eux. » La victoire est en eux ? Ça nous rappellerait presque quelque chose…
« Samuel Umtiti était un monstre, une montagne. »
Alexy Bosetti