Le TFC sous l’aile d’un géant
Le club toulousain va devenir partenaire d’un « très grand club européen » à l’identité encore inconnue
Ça a été l’annonce- choc d’Olivier Sadran lundi. Le TFC va signer « un partenariat très fort avec un très grand club européen », d’ici « fin septembre », dixit le président toulousain, et actionnaire ultra-majoritaire (il détient environ 90 % des parts). Concrètement, ce ténor continental, encore inconnu mais dont le profil ressemble à celui de Manchester City, va entrer dans le capital du TFC, qui va augmenter à hauteur de 20 %. Pour quoi faire ? Pour apporter son expertise et ses gros moyens en termes de recrutement et de marketing, selon Sadran.
Théorie du ruissellement
« Ce genre d’informations va se multiplier d’ici deux ans avec l’augmentation des droits TV, éclaire Pierre Rondeau, économiste du sport. Les droits de la L1 culmineront à 1,153 milliard d’euros par an pour la période 20202024, soit une hausse de près de 60 % par rapport à aujourd’hui.
Mais quel est l’intérêt pour le champion d’Angleterre de s’associer au « petit » TFC ? « Malgré ses performances sportives plus que moyennes, Toulouse est un club qui a des infrastructures pérennes et un centre de formation de qualité, reprend l’économiste. L’intérêt sportif du club qui prend des parts, c’est d’envoyer des joueurs pour qu’ils se forment en L1, un championnat réputé, mais qui reste abordable. » Ensuite, soit le gros club « les reprend et les fait jouer » en Premier League, soit, « il les revend avec une plus-value », ajoute-t-il. « Il peut aussi récupérer des bons jeunes formés à Toulouse. » D’accord, mais le TFC, dans tout ça ? C’est une histoire de « ruissellement économique et sportif » selon l’économiste. « Toulouse récupère des joueurs de City, s’il s’agit bien de City, qui peuvent l’aider à gagner sportivement. Mais il y aura aussi des échanges au niveau du scouting, du marketing... »
« Là où il peut y avoir une inquiétude c’est sur l’identité culturelle du club », souligne Pierre Rondeau. Comme quand la société Red Bull a racheté le club amateur du SSV Markanstädt, en 2009, pour le transformer en RB Leipzig. Pour l’heure, Olivier Sadran semble avoir l’intention de rester actionnaire majoritaire.