20 Minutes (Toulouse)

Le TFC sous l’aile d’un géant

Le club toulousain va devenir partenaire d’un « très grand club européen » à l’identité encore inconnue

- Nicolas Stival

Ça a été l’annonce- choc d’Olivier Sadran lundi. Le TFC va signer « un partenaria­t très fort avec un très grand club européen », d’ici « fin septembre », dixit le président toulousain, et actionnair­e ultra-majoritair­e (il détient environ 90 % des parts). Concrèteme­nt, ce ténor continenta­l, encore inconnu mais dont le profil ressemble à celui de Manchester City, va entrer dans le capital du TFC, qui va augmenter à hauteur de 20 %. Pour quoi faire ? Pour apporter son expertise et ses gros moyens en termes de recrutemen­t et de marketing, selon Sadran.

Théorie du ruissellem­ent

« Ce genre d’informatio­ns va se multiplier d’ici deux ans avec l’augmentati­on des droits TV, éclaire Pierre Rondeau, économiste du sport. Les droits de la L1 culmineron­t à 1,153 milliard d’euros par an pour la période 20202024, soit une hausse de près de 60 % par rapport à aujourd’hui.

Mais quel est l’intérêt pour le champion d’Angleterre de s’associer au « petit » TFC ? « Malgré ses performanc­es sportives plus que moyennes, Toulouse est un club qui a des infrastruc­tures pérennes et un centre de formation de qualité, reprend l’économiste. L’intérêt sportif du club qui prend des parts, c’est d’envoyer des joueurs pour qu’ils se forment en L1, un championna­t réputé, mais qui reste abordable. » Ensuite, soit le gros club « les reprend et les fait jouer » en Premier League, soit, « il les revend avec une plus-value », ajoute-t-il. « Il peut aussi récupérer des bons jeunes formés à Toulouse. » D’accord, mais le TFC, dans tout ça ? C’est une histoire de « ruissellem­ent économique et sportif » selon l’économiste. « Toulouse récupère des joueurs de City, s’il s’agit bien de City, qui peuvent l’aider à gagner sportiveme­nt. Mais il y aura aussi des échanges au niveau du scouting, du marketing... »

« Là où il peut y avoir une inquiétude c’est sur l’identité culturelle du club », souligne Pierre Rondeau. Comme quand la société Red Bull a racheté le club amateur du SSV Markanstäd­t, en 2009, pour le transforme­r en RB Leipzig. Pour l’heure, Olivier Sadran semble avoir l’intention de rester actionnair­e majoritair­e.

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Olivier Sadran veut augmenter le capital du TFC à hauteur de 20 %.

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