20 Minutes (Toulouse)

Les crânes de la baronne sont servis

La Fondation Bemberg expose l’étrange collection de crânes miniatures de la baronne Henri de Rothschild

- Hélène Ménal * Visible jusqu’au 30 septembre. Entrée 10 €.

Des crânes miniatures montés en broches, en épingle à cravate, ornant une tabatière, en ivoire, en métal ou en cristal de roche pour la déco de la commode… A croire qu’une réplique du manoir de la Famille Addams vient d’ouvrir dans la Ville rose. En fait, cette inquiétant­e collection de 180 crânes est exposée dans le prestigieu­x Hôtel d’Assézat de la Fondation Bemberg. Et elle a été réunie au début du XXe siècle par la très fortunée baronne Henri de Rothschild (1874-1926).

Une noble rébellion

Alors pourquoi Mathilde de Weisweller de son vrai nom, femme « moderne » et connue pour avoir été une des premières Françaises à obtenir son permis de conduire, s’est-elle entichée de petits crânes précieux venus du monde entier ? Sophie Motsch, attachée de conservati­on au musée des Arts décoratifs de Paris, propriétai­re de ce legs iconoclast­e, reste prudente.

« Probableme­nt une volonté de se démarquer de la famille de son mari, les Rothschild, suggère-t-elle. Peutêtre a-t-elle voulu, à son niveau, à son échelle et avec sa fantaisie, collection­ner des objets qui étaient plutôt méprisés ». Cette noble rébellion est au centre de l’exposition « Même pas peur »*. La Fondation Bemberg a immergé les crânes dans un « parcours des Vanités » jalonné d’autres oeuvres de sa collection permanente, pour évoquer « la fragilité de la condition humaine et du temps qui passe ». Au bout du bout, il ne reste qu’un crâne.

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Une épingle de cravate en or émaillé, créée par Gustave Trouvé.

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