20 Minutes (Toulouse)

Jean-Marie Girier, l’homme de l’ombre de Collomb

Puissant, bosseur et discret, le directeur de cabinet de Gérard Collomb suscite l’admiration, tous bords confondus

- A Lyon, Caroline Girardon

Depuis qu’il est devenu le chef de cabinet du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, JeanMarie Girier, 33 ans, est perçu comme l’une des « personnes les plus puissantes » du gouverneme­nt. Lui, discret, préfère fuir les médias et les réseaux sociaux, comme il l’a toujours fait. « C’est quelqu’un qui travaille dans l’ombre avec la porte fermée. » Un « bosseur » né, un acharné qui ne « compte jamais ses heures » et qui est capable de se froisser si l’on craint de le déranger pendant ses vacances. Un homme qui suscite une certaine admiration, quel que soit le bord politique.

Il sait « protéger le patron »

« Il sait faire plier les gens et dénouer des situations de crise. Quand on est face à lui, on voit très bien qu’il ne faut pas lui en raconter et la lui faire à l’envers, témoigne-t-on dans les rangs de l’opposition lyonnaise. Tout le monde savait qu’il avait l’oreille de [Gérard] Collomb. » Pas étonnant que le jeune homme ait tapé dans l’oeil de l’ex-maire de Lyon, qui a fait appel à ses services en 2012 pour rejoindre la ville, puis le nommer directeur de son cabinet à la métropole. « On pres- sentait qu’il pouvait aller loin », lâche Sylvie Blès-Gagnaire, exresponsa­ble du service presse de la région Rhône-Alpes, dans lequel Jean-Marie Girier a décroché son premier emploi en 2007. A l’époque, diplômé de Sciences Po Lyon, il a 23 ans et revient d’un séjour au Canada. « Il était doué pour gérer mille choses à la fois, ajoute-t-elle. Il a rapidement montré cette faculté de maîtriser les situations stressante­s, tout en restant d’humeur égale. » « Je crois que c’est l’archétype même du directeur de cabinet, précise-t-on dans les rangs socialiste­s lyonnais. Son implicatio­n est très forte pour la personne pour laquelle il travaille. Il a parfaiteme­nt compris son rôle et ce qu’il faut faire pour protéger son patron. » « Stratège » , « méthodique » , « très organisé », Jean-Marie Girier est une machine à gagner les élections. « En 2014, il était la cheville ouvrière du PS pour les municipale­s », confie un militant. Un autre nuance : « Quand il faut, il peut être un tueur. » L’« introverti » , un « brin austère » , comme certains opposants le décrivent, sait donc forcer son tempéramen­t pour avoir gain de cause.

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« Juste un droit » est à écouter toutes les trois semaines.
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Jean-Marie Girier (centre) fait son entrée à l’Elysée le 14 mai 2017.

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