Enfin empereur, Romain ?
Le Français Bardet fait partie des favoris pour le Tour de France
Cela fait plus de trente ans que Bernard Hinault a remporté pour la dernière fois le Tour de France (en 1985). Depuis, plus aucun Français n’est venu ajouter son nom au palmarès. Cette année, on a comme un pressentiment : Romain Bardet est le favori de la Grande Boucle, qui commence samedi à Noirmoutier. Vous n’y croyez pas ? Nous, si ! Et on vous explique pourquoi.
> Parce qu’il a passé un cap. Bardet a gagné ou a terminé placé à chaque course qu’il a démarrée cette saison. L’Auvergnat n’est jamais arrivé aussi bien préparé et confiant au Tour. « Romain assume entièrement son statut de leader, explique Steve Chainel, proche du grimpeur français et consultant Eurosport lors de la Grande Boucle. Personne ne doute de ses capacités à réaliser de très très grandes choses. Mais, pour moi, le jour où un cap sera passé, c’est quand il arrivera, par exemple, à devenir champion de France de chrono. »
> Parce que le parcours lui convient bien. Pas trop de contre-la-montre, de la haute et même très haute montagne, avec des étapes courtes… Pour l’Auvergnat, c’est le parcours idéal. « Il n’y a rien où l’on pourrait dire : “Il va perdre du temps”, confirme Chainel. On a aussi des descentes propices à des attaques de Romain. Même le dernier chrono est difficile [une bonne chose]. Ce Tour lui tend les bras. »
> Parce qu’il a une équipe toutterrain. « La formation AG2R a vraiment de quoi donner envie à d’autres équipes, assure Steve Chainel. Ils peuvent jouer sur tous les tableaux, mais ils ne vont jouer que le classement général. Et c’est la seule équipe qui a le courage de tenter de déstabiliser la Sky. Elle n’a pas de complexe d’infériorité. » De Naesen pour les pavés à Vuillermoz pour la montagne, en passant par Latour ou Gallopin pour le tout-terrain, AG2R pourra accompagner son leader partout.
> Parce que Froome ne sera pas imbattable. Entre l’extra-sportif et l’énergie laissée sur le Tour d’Italie, il y a un mois, le Britannique ne sera pas à 100 % au Tour, c’est une certitude. « Même avec une équipe à 100 % derrière lui, le coureur est touché, indique Chainel. Ça fait quinze ans que le doublé Giro-Tour n’a pas été fait… Pour moi, c’est mission quasi impossible, physiquement et psychologiquement. »