Ça va être mordant
Contre l’Uruguay, les Bleus s’attendent à une grosse bataille
Leur objectif : accéder aux demi-finales de la Coupe du monde. Pour cela, la France et l’Uruguay vont devoir se rendre coup pour coup, ce vendredi (16 h).
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Des semelles qui traînent, des maillots qui se tirent, des mots doux en espagnol… Voila ce qui va se passer ce vendredi, lors du quart de finale entre l’Uruguay et la France (16 h). « Ils vont jouer leur match, prendre leur temps, tomber, le match va être chiant », résume Antoine Griezmann. Le joueur de l’Atlético de Madrid le dit avec les yeux de l’amour : l’Uruguay, c’est la promesse éternelle d’un match pourri, mais de la pourriture élevée au rang d’oeuvre d’art.
En Uruguay, « le foot est plus important que tout. C’est une voie pour trou- ver une sortie, un métier pour vivre ou pour survivre, racontait l’Argentin Carlos Bianchi dans Libération. Les joueurs de la Céleste n’ont pas deux couilles, ils en ont quatre. »
L’atout Hernandez
Des gros testicules, donc, mais aussi des cerveaux. Car, malgré cet engagement, la Celeste n’a pris qu’un seul carton jaune depuis le début du Mondial, et n’a jamais été avertie pour des protestations. Les joueurs de Tabarez savent discerner la mince frontière entre la pression amicale et le harcèlement moral de l’arbitre. Un savoirfaire qui ressemble beaucoup à celui de l’Atlético, la source originelle de cet accrocheur Uruguay. La charnière Godin-Gimenez y travaille son sens du vice et du placement tous les matins. Observation lucide de Gustavo Poyet, entraîneur de Bordeaux et ancien milieu de la sélection uruguayenne : « Est-ce que Griezmann a envie de jouer contre Godin et Gimenez ? Je ne crois pas. Godin, il s’en fout, il va lui donner [des coups] quand même. Ça fait dix ans que le système est en place. Je ne dis pas qu’on a la meilleure équipe, mais il n’y en a pas une qui possède notre caractère. » Les Bleus seront-ils capables de se hisser au niveau d’intensité requis pour un match comme ça ? Pour le moment, ils n’ont pas eu besoin d’évoluer dans ce registre-là. Les Argentins étaient bien gratinés, aussi, mais ils étaient en retard sur tout, même sur les coups qu’ils voulaient donner. « On parle souvent du talent dans le football, mais le plus important dans le foot, c’est de souffrir », reconnaît Rami. Le retour probable de Tolisso dans le onze de départ, pour remplacer Matuidi suspendu, devrait être bénéfique pour les Bleus. Formé à l’école de la castagne lyonnaise, il ne se dérobera pas au contact. L’équipe de France pourra aussi compter sur son contingent de Colchoneros, avec Griezmann et Hernandez. Ce dernier est « vraiment une créature de l’entraîneur Simeone, développe Dany, un supporter de l’Atlético. De la puissance, de la vitesse, du caractère… ça peut être joueur important contre l’Uruguay. » Le latéral gauche découvre encore les Bleus, mais il se pointe le premier dès que ça bastonne un peu. Un profil indispensable quand il faudra aller réclamer un carton pour la 36e faute du match sur Kylian Mbappé.