20 Minutes (Toulouse)

Ils ont passé la nuit au Musé(um)

Cinq amis ont dormi au Muséum. Seuls, avec les squelettes

- Hélène Ménal

Non, le Muséum n’a pas oublié des visiteurs à l’intérieur samedi soir au moment de la fermeture. Si Katherine, son compagnon, son frère et un couple d’amis ont passé la nuit dans ce temple de la science, c’est qu’ils étaient enfermés volontaire­s. La prof de sport a en effet gagné le concours inédit de la Nuit au Muséum.

« Cela avait vraiment un côté irréel. »

Katherine, grande gagnante de la Nuit au Muséum

Et dimanche matin, pour des gens qui ont dormi quelques heures à peine sur des lits de camp installés sous un squelette de baleine – « et près d’un chien en vitrine », précise Ronan –, ils avaient au petit- déjeuner le regard plus pétillant que fatigué. « Cela avait vraiment un côté irréel », confie Katherine. L’établissem­ent n’a pas fait dans la demi-mesure. Il les a vraiment laissés seuls, avec carte blanche et extinction des feux à 23 h 30.

Un fantôme en grève

Alors, que fait-on quand on se retrouve seul dans un muséum, avec juste des lampes de poche et le halo lumineux des issues de secours ? « On fait plusieurs fois le tour et on a même le temps de lire ce qui est écrit est tout petit », raconte Olivier en souriant. Pierre-Alexandre a suivi tous les embranchem­ents de l’arbre de l’évolution les uns après les autres. Katherine, elle, a bloqué sur l’arbre phylogénét­ique, « celui qui montre qu’on n’est pas tout en haut de l’évolution et qui remet l’homme à sa place. »

Ils sont devenus incollable­s sur la différence entre les animaux empaillés d’antan et les animaux naturalisé­s d’aujourd’hui. Et, surtout, on sent qu’ils se sont bien marrés. A embrasser les squelettes avec leurs ombres, à faire semblant de mettre les doigts dans la bouche d’un baryonyx. Ou à se la jouer film d’horreur avec des répliques du genre : « Il en manque deux, on se sépare. »

Pas de vraie frayeur toutefois. « Les seuls bruits étaient ceux des craquement­s de nos pas sur la passerelle », indique Ronan. Et des moustiques, bien vivants, qu’ils auraient préférés épinglés dans des vitrines. Aucun objet de la collection n’a pris vie, aucune anomalie détectée, malgré les efforts de Francis Durathon, le directeur, qui soutient mordicus qu’un vieil explorateu­r, mangé en Afrique par des anthropoph­ages, hante les lieux. Cette fois, il n’a pas daigné se montrer…

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L’une des photos délirantes prises durant cette nuit improbable.

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