Des Colosses contre la pédophilie
L’association Colosse aux pieds d’argile ouvre une antenne occitane
Installée dans les Landes depuis 2013, Colosse aux pieds d’argile possède désormais une antenne en Occitanie. L’association s’est donnée pour mission la « prévention et la sensibilisation aux risques pédophiles en milieu sportif ». Depuis cinq ans, son rayon d’action s’est élargi, avec de plus en plus d’interventions dans les écoles, collèges et lycées.
« S’il y a un combat à mener, c’est celui de la protection de nos enfants ». Thierry Dusautoir
« Les langues se délient, constate Sébastien Boueilh (39 ans), fondateur et directeur. Nous sommes de plus en plus sollicités. Cela signifie que notre travail est approuvé et porte ses fruits. » Cet ancien rugbyman amateur a lui-même été victime d’un prédateur, lorsqu’il était adolescent, et a gardé le silence pendant dixhuit ans. Depuis, son agresseur a été condamné à dix ans de prison et lui parcourt la France pour combattre le fléau de la pédophilie.
En cinq ans, 140 000 enfants ont été sensibilisés via « Le guide des Colosses », un petit livret qui s’adresse aux 5-15 ans. L’association a recueilli plus de 2 000 témoignages, dont un tiers en provenance du milieu spor- tif, et 1 000 victimes ont été accompagnées et orientées, sur le plan psychologique et/ou judiciaire. Devant l’ampleur de la tâche, Colosse aux pieds d’argile développe des antennes, jusqu’en Argentine. En attendant le Centre-Val-de-Loire en octobre, c’est la vaste région Occitanie qui a été choisie, sous l’égide de Lætitia Pachoud, vice-présidente de la FFR en charge de la cohésion sociale. Avec un parrain de prestige : Thierry Dusautoir. « S’il y a un com-
bat à mener, c’est bien celui de la protection de nos enfants », observe l’ancien capitaine du XV de France et du Stade Toulousain. La médiatisation aidant, les témoignages affluent, de plus en plus nombreux. Comme après le reportage diffusé par Envoyé Spécial sur France 2, le 7 juin, et relayé ensuite sur TV5 Monde. « Plus de 300 victimes, dont des champions olympiques, nous ont contactés après l’émission, depuis la Nouvelle-Zélande, le Brésil, le Chili, le Québec ou l’Afrique du Nord », explique Sébastien Boueilh, qui s’adresse également aux adultes. « Il s’agit aussi de protéger les éducateurs pour ne pas qu’ils se retrouvent dans des situations qui pourraient être mal interprétées, et qu’ils fassent l’objet de fausses allégations. »