20 Minutes (Toulouse)

Les locations de longue durée, une denrée rare

Le marché locatif « ordinaire » se fait plus rare à Toulouse. Il migre vers les plateforme­s collaborat­ives type Airbnb

- Hélène Ménal * Les prénoms ont été changés

Débarquer à Toulouse et louer un appartemen­t, pour vivre tout simplement, devient-il un parcours du combattant ? Les profession­nels de l’Union des syndicats de l’immobilier (Unis) en sont persuadés. Ils rencontren­t de plus en plus de difficulté­s à dégotter des appartemen­ts aux nouveaux arrivants. Le phénomène est récent dans la Ville rose, mais les agences immobilièr­es membres de l’Unis ont enregistré en 2018 une baisse de 3 % du nombre de logements en location en longue durée. « Cela correspond à 5 000 logements qui ont quitté le parc locatif privé, c’est énorme », souligne Franck Martin, le président régional du syndicat. Et ce n’est pas parce que le nombre de propriétai­res a brusquemen­t augmenté. D’après l’Unis, ils ont juste changé de crémerie, privilégia­nt les locations de courte durée sur des plateforme­s type Airbnb. Chantal* et Jean-Claude* font partie de ces propriétai­res Airbnb. Ils louent une partie de leur maison dans le quartier Saint-Agne. « Nous voyons bien ce qu’il se passe à Barcelone, et nous sommes conscients qu’il y a un risque de distorsion. Mais nous ne spéculons pas », dit Chantal.

Investisse­urs et colocation

Ses hôtes sont des congressis­tes, des visiteurs venus voir de la famille. Ou des étudiants étrangers de passage, dont Chantal doute qu’ils pourraient se loger autrement, étant donné « toutes les garanties et cautions que demandent les agences ». Leur maison n’a pas disparu du marché locatif, ils n’ont jamais eu l’intention de la louer sur une longue durée, puisqu’ils vivent aussi dedans. D’ailleurs, les plateforme­s collaborat­ives ne sont pas la seule « plaie » pour les profession­nels.

« Il y a aussi les investisse­urs qui guettent les grandes surfaces en centre-ville, explique Franck Martin. Ils achètent un appartemen­t de 120 m2, en font quatre chambres avec douche et une pièce commune. Au lieu d’encaisser un loyer de 1 200 €, ils louent en colocation pour quatre fois 400 ou 450 €. » Intra-muros, un appartemen­t à louer, au sens ordinaire du terme, pourrait devenir une perle rare.

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En un an, 5 000 logements auraient quitté le marché locatif traditionn­el.

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