Blessé, Luzenac continue le combat
Le club ariégeois n’a pas digéré les récentes décisions de justice
Ce week- end sur les terrains, les trois équipes seniors du Luzenac Ariège Pyrénées (LAP) ont évolué avec un brassard noir et brandi la même banderole barrée d’un message martial : « Rejoignez le combat ! » Via sa page Facebook, le LAP a lancé un appel aux dons pour se tirer d’une passe financière délicate, avec un déficit de 25 000 €. « Le brassard noir, c’est pour montrer notre mécontentement, notre déception », explique Christophe Rodriguez. L’actuel président (50 ans) de l’association était le directeur sportif du club à l’été 2014, lorsque les instances du foot français lui ont barré l’accès à la Ligue 2, qu’il avait pourtant gagné sur la pelouse. Repartie en septième division, l’équipe fanion du petit village de 650 habitants évolue cette saison un cran au-dessus, en Régional 1 ( ex- Division d’Honneur). Quatre ans après un feuilleton qui a passionné, et parfois révolté, la France du foot, la cicatrice n’est pas refermée. Elle s’est même rouverte le 20 septembre. Ce jour-là, le tribunal administratif (TA) de Toulouse a condamné la LFP à verser 2 000 € de préjudice moral au LAP, qui en réclamait 39,5 millions… Une pétition doit voir le jour, pour « recueillir un maximum de signatures contre ce jugement », selon Christophe Rodriguez. Le feuilleton judiciaire n’est cependant pas terminé, puisque les dirigeants ariégeois ont fait appel de la décision devant la cour administrative d’appel de Bordeaux. « Aujourd’hui, tout le monde sait où se trouve l’Ariège et Luzenac, le soufflé n’est pas retombé, juge le président. Tout le monde est déçu de ce qui s’est passé et a constaté que l’éthique sportive avait été bafouée. » Le LAP souhaite que les très nombreux témoignages de sympathie reçus depuis quatre ans sur son site et sa page Facebook se transforment en dons financiers. Car le long combat judiciaire a ébranlé le club et ses 400 licenciés, dont 50 filles, et une école de foot de 250 enfants domiciliés dans toute la Haute-Ariège « Nous voulons reconstruire un nouveau projet, lâche Rodriguez. Nous souhaitons nous pérenniser à ce niveau et on verra dans les trois ans à venir si on peut avoir de nouvelles ambitions. » Plus question de brûler les étapes.
« Aujourd’hui, tout le monde sait où se trouve l’Ariège et Luzenac. »
Christophe Rodriguez