L’avenir de la Garonne n’est pas réjouissant
Une semaine après le rapport alarmant du Giec, une conférence sur l’avenir du fleuve se tient, ce lundi, à Toulouse
En 2050, les étés des Toulousains ressembleront à ceux vécus, aujourd’hui, par les Madrilènes. Le réchauffement climatique n’épargnera pas le SudOuest dont la hausse des températures pourrait dépasser les 1,5 °C annoncés dernièrement. Une surchauffe du thermomètre qui ne sera pas sans conséquence sur la Garonne, qui fournit aujourd’hui l’eau potable de Toulouse mais aussi l’une des ressources principales pour irriguer les nombreuses terres agricoles de la région.
« Nous allons être confrontés à de très longues périodes de sécheresse sans avoir la capacité de réalimenter, affirme Guillaume Choisy, le directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Nous savons qu’au minimum, il y aura 60 % d’enneigement en moins dans les Pyrénées, c’est une partie du soutien d’étiage au printemps que nous n’aurons plus. La Garonne est en état d’urgence. » Une semaine après le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, son organisme propose, en partenariat avec l’Etat, une conférence sur l’avenir du fleuve.
Stockage et économies
Un futur qui s’annonce d’ores et déjà en eaux troubles. La température de l’eau augmentant, la toxicité va se développer et des problèmes de dépollution pour pouvoir continuer à alimenter en eau potable les habitants du bassin vont voir le jour. Cela aura aussi des conséquences nuisibles sur la faune et la flore. Pour anticiper ces fléaux et faire face aux baisses de débit du fleuve, estimé à 50 % l’été, les acteurs publics sont déjà à pied d’oeuvre. Cela passe par la reconstitution de zones humides, en bord de Garonne, ou par l’optimisation ou la création de barrages. Une douzaine de projets sont déjà actés et devraient permettre de stocker sur le bassin Adour-Garonne près de 60 millions de m3 d’eau supplémentaires. A Toulouse, un projet de réutilisation des eaux usées pour arroser les sites publics, comme les stades, est à l’étude. Autant de solutions avancées donc, alors que près de 1,3 million de personnes de plus sont attendues sur le territoire d’ici à 2030.