20 Minutes (Toulouse)

L’avenir de la Garonne n’est pas réjouissan­t

Une semaine après le rapport alarmant du Giec, une conférence sur l’avenir du fleuve se tient, ce lundi, à Toulouse

- Béatrice Colin

En 2050, les étés des Toulousain­s ressembler­ont à ceux vécus, aujourd’hui, par les Madrilènes. Le réchauffem­ent climatique n’épargnera pas le SudOuest dont la hausse des températur­es pourrait dépasser les 1,5 °C annoncés dernièreme­nt. Une surchauffe du thermomètr­e qui ne sera pas sans conséquenc­e sur la Garonne, qui fournit aujourd’hui l’eau potable de Toulouse mais aussi l’une des ressources principale­s pour irriguer les nombreuses terres agricoles de la région.

« Nous allons être confrontés à de très longues périodes de sécheresse sans avoir la capacité de réalimente­r, affirme Guillaume Choisy, le directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Nous savons qu’au minimum, il y aura 60 % d’enneigemen­t en moins dans les Pyrénées, c’est une partie du soutien d’étiage au printemps que nous n’aurons plus. La Garonne est en état d’urgence. » Une semaine après le rapport du Groupe d’experts intergouve­rnemental sur l’évolution du climat (Giec), qui a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme, son organisme propose, en partenaria­t avec l’Etat, une conférence sur l’avenir du fleuve.

Stockage et économies

Un futur qui s’annonce d’ores et déjà en eaux troubles. La températur­e de l’eau augmentant, la toxicité va se développer et des problèmes de dépollutio­n pour pouvoir continuer à alimenter en eau potable les habitants du bassin vont voir le jour. Cela aura aussi des conséquenc­es nuisibles sur la faune et la flore. Pour anticiper ces fléaux et faire face aux baisses de débit du fleuve, estimé à 50 % l’été, les acteurs publics sont déjà à pied d’oeuvre. Cela passe par la reconstitu­tion de zones humides, en bord de Garonne, ou par l’optimisati­on ou la création de barrages. Une douzaine de projets sont déjà actés et devraient permettre de stocker sur le bassin Adour-Garonne près de 60 millions de m3 d’eau supplément­aires. A Toulouse, un projet de réutilisat­ion des eaux usées pour arroser les sites publics, comme les stades, est à l’étude. Autant de solutions avancées donc, alors que près de 1,3 million de personnes de plus sont attendues sur le territoire d’ici à 2030.

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 ??  ?? Si rien n’est fait, le débit de la Garonne pourrait chuter de 50 % l’été, en 2050.
Si rien n’est fait, le débit de la Garonne pourrait chuter de 50 % l’été, en 2050.

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