20 Minutes (Toulouse)

« On dirait qu’il y a eu la guerre »

AAu llendemain­d des iinondatio­nsdti quii onttttouch­éhélle dédépartem­ent de l’Aude, les habitants, entre désolation et sanglots, témoignaie­nt mardi.

- A Trèbes, Hélène Ménal

Voitures enchevêtré­es, portes et haies défoncées, patrouille­s des paras de Carcassonn­e. « On dirait qu’il y a eu la guerre », souffle Bruno, un jour après les inondation­s qui ont touché l’Aude. Avec son épouse Véronique, cet habitant de Trèbes s’aventure mardi matin dans le quartier dévasté de l’Aiguille. Ils sont à la recherche de leur voiture qui baigne dans un garage de location. « Je dois la prendre en photo pour l’assurance. Sans photo, pas de voiture de prêt », explique le Trébéen. Ils avancent prudemment, font des détours pour cause de rues barrées, de tas de tôle et d’amas improbable­s. Et, inévitable­ment, ils croisent des connaissan­ces. Comme ce couple qui sanglote devant sa maison : « J’ai tout perdu, une vie de travail », dit Claude. Sa compagne tient à la main des papiers mouillés, elle essaie de se retrouver dans ses différente­s assurances.

Bruno arrive à son garage. Sa Renault « neuve » n’est plus qu’un tas de boue. Plus loin, une famille discute tout en déblayant. « Ce sont les petites choses les plus emmerdante­s », entend-on tonner. Petites choses ? « Ma mère, âgée, a perdu ses dents, la dernière fois qu’elle les a vues, elles étaient dans un bol qui flottait. Je connais une autre mémé qui cherche ses pantoufles. Il vaut mieux penser à ça qu’à tout le reste… »

Refuges provisoire­s

Ceux qui n’ont plus de toit ont été hébergés par des amis ou de la famille. Les autres ont trouvé refuge provisoire­ment dans le dojo du club de judo. « Il faut se dire que ce n’est que du matériel », se convainc Badr. Ce père de famille habitait rue George-Sand, dans la cité de l’Aiguille. La lame d’eau a tué quatre de ses voisins, alors il « relativise ». Héliporté dans la nuit avec femme et enfants, il n’a pas encore osé s’aventurer dans le bas de la ville pour revoir sa maison. « J’imagine qu’on a tout perdu et je commence à m’inquiéter, j’espère que les assurances ne vont pas chipoter », dit-il. Grâce à la mobilisati­on générale, la mairie a pu héberger quelque 250 sinistrés pour la nuit de lundi à mardi. Tous devaient avoir une place à l’hôtel ou bien dans un gîte pour la soirée. Avant une nouvelle journée de galère.

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Dans le quartier de l’Aiguille, mardi matin, à Trèbes.

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