20 Minutes (Toulouse)

Le maire de Draveil, Georges Tron, est de retour devant les assises pour « viols »

Procès Le maire de Draveil est renvoyé devant les assises de Bobigny pour « viols » et « agressions sexuelles »

- Caroline Politi et Hélène Sergent

Rarement un procès – sans verdict – ne s’était achevé avec une telle tension. En décembre, après quatre jours d’audience, le président de la cour d’assises de Seine-Saint-Denis avait annoncé le renvoi du procès de Georges Tron et de son ex-adjointe Brigitte Gruel, jugés pour « viols » et « agressions sexuelles en réunion » sur Eva L. et Virginie E., deux anciennes employées de la mairie de Draveil (Essonne). Selon le magistrat, le retard accumulé rendait impossible de tenir les délais.

Mais le calendrier n’explique pas à lui seul ce report. La diffusion au cours du procès d’un reportage d’« Envoyé Spécial » sur l’affaire et la révélation par Eric Dupond-Moretti, l’avocat de Georges Tron, d’une confidence du président de la cour selon laquelle il aurait préféré que l’affaire soit jugée par une femme a contribué à faire voler en éclat la sérénité des débats. Dès lors, à compter de ce mardi et pendant quatre semaines, Georges Tron et Brigitte Gruel, qui encourent 20 ans de réclusion criminelle, sont renvoyés devant les assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Depuis le début de la procédure, en 2011, le maire LR de Draveil et son ex-adjointe n’ont cessé de nier. Ils reconnaiss­ent des séances de réflexolog­ie plantaire mais réfutent toute « connotatio­n sexuelle » dans la pratique de cette médecine douce. Les deux anciennes employées décrivent, elles, un rituel qui débutait par des massages de pieds puis dérivait vers leur poitrine, leur ventre et s’achevait par des pénétratio­ns digitales.

Des erreurs factuelles sont venues cependant affaiblir les accusation­s des deux parties civiles. « Je peux comprendre que mes incohérenc­es peuvent me porter préjudice », avait reconnu Virginie E, en 2017. Tout au long de l’instructio­n, la plaignante a assuré que l’une des scènes de viol se serait déroulée le 12 novembre 2009. L’enquête a, en réalité, prouvé qu’elle aurait eu lieu la semaine suivante. L e procès a par ailleurs bien failli ne jamais avoir lieu. En 2013, les juges d’instructio­n avaient estimé, comme le parquet, que les charges n’étaient pas suffisante­s. Au motif notamment qu’Eva L., qui fréquentai­t des clubs libertins, aurait été décrite par des témoins comme étant « séductrice », voire « perverse » et « vicieuse » . Deux ans plus tard, la cour d’appel en a décidé autrement, estimant, au contraire, que « les moeurs libres des deux plaignante­s n’excluent pas des abus sexuels ».

Georges Tron et son ex-adjointe encourent 20 ans de réclusion criminelle.

 ??  ??
 ??  ?? Le premier procès du maire de Draveil (Essonne) s’était achevé, en décembre, dans un climat de vives tensions.
Le premier procès du maire de Draveil (Essonne) s’était achevé, en décembre, dans un climat de vives tensions.

Newspapers in French

Newspapers from France