L’appel au secours des juges des enfants de Seine-Saint-Denis
Les quinze juges des enfants du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont signé une tribune, publiée lundi par Le Monde et sur le site de France Inter, afin de dénoncer le manque de moyens dont ils disposent pour exercer leur métier.
Faute de personnel en nombre suffisant dans le secteur associatif chargé d’appliquer leurs décisions, les magistrats affirment qu’il s’écoule « jusqu’à dix-huit mois » entre l’audience au cours de laquelle une mesure d’assistance éducative est prise et l’affectation du suivi à un éducateur. En conséquence, « 900 mesures, soit 900 familles, sont en attente. Nous sommes devenus les juges des mesures fictives… » Secrétaire générale de l’Union syndicale des magistrats, Céline Parisot assure que les mineurs « en situation d’extrême danger » continuent à être placés, « mais ceux qui ont besoin d’un placement moins urgent se retrouvent démunis. C’est scandaleux ! »
Les mineurs délinquants sont eux aussi concernés par les problèmes des juges des enfants. « Les jugements pénaux sont notifiés dans des délais (environ un an) qui leur ôtent véritablement tout sens », écrivent encore les magistrats. Sans nier la responsabilité de l’Etat, Nicole Belloubet, la ministre de la Justice, a répondu sur France Inter que « la mise en oeuvre des décisions de nature civile appart[enait] au département ».