Tour de France
Le Prat d’Albis prêt à accueillir la Grande Boucle
Une petite baraque en pierre. C’est le seul bâtiment qui émerge du Prat d’Albis, à 1 205 m d’altitude, audessus de Foix (Ariège). Ce plateau herbeux accueillera les coureurs du Tour de France le 21 juillet 2019. « Ce sera la fête de l’agriculture, de la montagne et de l’élevage dans un lieu immaculé, s’enthousiasme Henri Nayrou. Cela n’a encore jamais été fait. » Il y a deux ans et demi, le pré- sident (PS) du conseil départemental de l’Ariège a suggéré cette arrivée inédite à Christian Prudhomme, le directeur de la Grande Boucle. Ce mardi en fin de matinée, les deux hommes sont arrivés ensemble sur ce site où se côtoient, l’été, troupeaux de vaches, parapentistes, randonneurs et vététistes. « Il s’agira d’une très, très belle étape, dans un décor de rêve. Depuis le Prat d’Albis, le paysage est absolument magnifique », souligne Prudhomme.
Mais l’énorme machine du Tour ne va-t-elle pas laisser des cicatrices sur ce site vierge de constructions ? « Nous voulons montrer l’image la plus naturelle possible de l’Ariège, reprend Henri Nayrou. Est-ce que vous croyez que nous avons envie de détruire ce qui constitue notre meilleur atout ? » Concrètement, « la caravane dégagera 300 m avant le final. Les camping-cars et les voitures seront interdits dans la montée. Et, à l’arrivée, les spectateurs s’installeront sur des tribunes naturelles, comme dans les vieux stades néo-zélandais. » Les organisateurs assurent ne pas encore avoir évalué l’affluence attendue. Mais les ama- teurs seraient avisés de venir à pied ou à vélo. Les cyclistes du dimanche redescendront peut-être avec leurs idoles, puisque les bus des différentes équipes resteront en bas, à Foix. « Seuls dix ou douze camions, sur les 120 du Tour de France, seront présents ici », ajoute Prudhomme. Peloton et suiveurs ne risquent pas de déranger des couples de rapaces qui nichent, d’importuner une famille de desmans ou de piétiner une plante rarissime, si l’on en croit l’Office national des forêts (ONF). Et les animaux d’élevage, dans tout ça ? En juillet, quelque 600 vaches, des dizaines de chevaux et quelques ovins occupent ce secteur. Des négociations entre éleveurs et organisateurs doivent avoir lieu pour assurer une parfaite cohabitation.
« Il s’agira d’une très, très belle étape, dans un décor de rêve » Christian Prudhomme,