20 Minutes (Toulouse)

Macron avance sur le carburant mais stagne sur le reste

Le discours du chef de l’Etat, mardi, n’a pas convaincu les « gilets jaunes »

- Thibaut Le Gal

« Fin du monde » et « fin du mois », « nous allons traiter les deux, et nous devons traiter les deux. » Emmanuel Macron a tenté de trouver une sortie de crise, mardi, lors d’un discours à l’Elysée pour la présentati­on de la programmat­ion pluriannue­lle de l’énergie (lire l’encadré). En pleine contestati­on des « gilets jaunes », le chef de l’Etat a affirmé « ne pas changer d’avis, ne pas changer de vérité, ne pas changer de cap », tentant de concilier enjeu climatique et pouvoir d’achat. « Je ne veux pas qu’aux inégalités de revenus générées par la mondialisa­tion s’ajoute pour nos concitoyen­s qui travaillen­t ou ont travaillé l’inégalité devant la transition écologique », a-t-il déclaré.

Petit effort sur le carburant

Sur le prix du carburant, le président recule d’un tout petit pas. Les hausses de taxes, prévues de 2019 à 2022, seront maintenues. Mais la fiscalité sur le diesel et l’essence pourra être adaptée aux fluctuatio­ns des prix du baril, tous les trois mois. Une manière de « rendre la taxe plus intelligen­te », et de limiter l’impact pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture. Cette idée de modulation, défendue par François Bayrou notamment, avait été écartée jusque-là par Matignon. Pour le reste, pas de bouleverse­ment. « S’arrêter au milieu du gué serait reproduire les échecs du passé », assureThom­as Mesnier, député LREM de Charente. Emmanuel Macron a également annoncé une « grande concertati­on de terrain sur la transition écologique et sociale », rassemblan­t associatio­ns, élus et « représenta­nts des “gilets jaunes” », pour, « dans les trois mois qui viennent », élaborer des « solutions » et des « méthodes d’accompagne­ment ». Un message pas vraiment entendu par les « gilets jaunes ». « C’est exactement le délai qu’il faut pour faire passer toutes les mesures dont on ne veut pas, s’emporte Benoît

Julou, l’un des « référents » des « gilets jaunes », de Trégueux (Côtes-d’Armor). Macron garde le cap, nous aussi. » Yves Garrec, l’un de ses « homologues » toulousain­s, affirme : « Nous allons continuer la mobilisati­on en espérant une amplificat­ion ce week-end. On espère que les routiers, les agriculteu­rs vont nous rejoindre. »

Côté syndicats, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, évoque une « forme de déception de la faiblesse des mesures annoncées : il n’y a pas pour l’instant de réponses très concrètes. » Sans surprise, l’opposition a étrillé le chef de l’Etat. Le patron des insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a, par exemple, dénoncé un « président en panne sèche » et des propositio­ns « hors-sol et hors réalité politique du pays ».

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Les syndicats, eux, ne jugent pas « concrètes » les réponses du président.

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