20 Minutes (Toulouse)

Vêtements, show télévisé, voyage... les organisate­urs de Miss France cassent les codes

Miss France Et si avec cette Toulousain­e de 20 ans, étudiante en droit, c’était enfin l’année de Midi-Pyrénées ?

- Nicolas Stival

Elle ne cache pas ses ambitions, avant l’élection de Miss France 2019, samedi à Villeneuve-d’Ascq. « J’y vais pour ramener la couronne, lance Axelle Breil, sur le site du comité Miss Midi-Pyrénées. Dix ans après Chloé, ce serait symbolique, non ? » Et historique aussi. L’Ariégeoise Chloé Mortaud, Miss France 2009, est bien seule au palmarès ( lire l’encadré).

Recrutée rue Saint-Rome

« En superficie, nous sommes la plus grande région. Mais nous sommes aussi peut- être celle qui prête le moins d’intérêt aux Miss. » Ce constat sans appel est signé Frédéric Piller. Le jeune homme de 26 ans fait partie de l’équipe dirigeante du comité Miss Midi-Pyrénées. « Il faut aller au contact des gens, faire parler de nous. » Car lors du premier tour, le vote du public compte pour 50 %, contre celui du jury. Et une fois les douze finalistes connues, seul le public a la parole… Dans cette bataille, les réseaux sociaux jouent un rôle majeur. « Sur Instagram, il y a une très bonne tendance pour Axelle », promet Frédéric Piller.

« Cette année, on est vraiment allés beaucoup plus loin dans la préparatio­n. Outre une coiffeuse-maquilleus­e, nous avons intégré une spécialist­e de la gestion du stress et de la prise de parole. On a aussi beaucoup bossé la culture générale. » Au menu : l’histoire de Miss France, mais aussi « de l’économie et du social ». Sans oublier les cours de danse ou de fitness. « Ce n’est pas un simple concours de beauté, il y a un travail en amont très sérieux, voire draconien. » Et selon le jeune homme, avec Axelle Breil, le comité tient « la perle rare ». « On s’est dit : “on va aller chercher la fille qu’il nous faut”. On est tombés sur Axelle rue Saint-Rome, alors qu’elle faisait les boutiques avec son père. » Une fois convaincue, l’étudiante a franchi les étapes – Miss Toulouse puis Miss Midi-Pyrénées - pour arriver samedi devant Jean-Pierre Foucault, le boss de fin de niveau. Si, comme la candidate, Frédéric Piller rêve de titre, il espère dans un premier temps « une place dans les douze ». « Mieux elle sera classée, et plus il y aura d’adhésion pour les années suivantes. »

Une interview de Sylvie Tellier publiée, et Xavier de Fontenay vous contacte*. Cette année, l’élection de Miss France, diffusée samedi à 21 h sur TF1 en direct de Lille, a été vantée comme un concours « ancré dans la modernité ». Le fils de la dame au chapeau, qui regrette de ne pas avoir mis dans les accords de la vente de l’émission à Endemol en 2002 la mention « une émission conçue par Geneviève et Xavier de Fontenay », ne comptait pas laisser tous les lauriers à la directrice générale de Miss France. Nous avons donc cherché à savoir, grâce à des interviews réalisées en avril, lequel des deux avait donné un coup de jeune à l’élection.

« Quand Geneviève de Fontenay est partie, les journalist­es me disaient : “Dans six mois, ton concours est mort”, raconte Sylvie Tellier. Je savais que non, que j’avais Miss France, des jeunes femmes qui représente­nt la jeune génération. » Et cette jeune génération a, selon Miss France 2002, la chance de profiter de l’organisati­on Miss France, qui profite de l’investisse­ment d’Endemol dans la marque. « Etre Miss en 2018, ça n’a rien à voir avec être Miss en 2002, soutient Sylvie Tellier. A mon époque, on passait son année seule avec Geneviève. On faisait avec les moyens du bord. » Une réalité qui ne correspond pas aux souvenirs de Xavier de Fontenay : « A l’époque, la Miss avait des couturiers, des créateurs, tout un tas de gens qui s’occupaient d’elle, rien n’était improvisé ! »

Et en ce qui concerne l’élection en elle-même ? « L’introducti­on du maillot deux- pièces, c’est la première chose que j’ai faite, souligne Sylvie Tellier. Le concours doit ressembler aux jeunes filles dans la rue, et on n’en voyait aucune en une-pièce à la plage. On évolue avec la mode. »

C’est justement ce que lui reproche Xavier de Fontenay : « La modernité ne veut rien dire, l’émission a une progressio­n naturelle avec les années, explique le créateur de la société Miss France. Ils n’ont pas beaucoup modifié l’organisati­on de l’émission. Le voyage, par exemple, c’est une idée que j’ai eue en 1994 quand l’émission était encore sur France 3. » Et de nous glisser qu’aujourd’hui, une dizaine de personnes font le travail qu’il faisait seul, dans l’ombre, à son époque. Une informatio­n fausse. « A Endemol, nous sommes cinq à travailler avec la Miss, plus deux personnes qui s’occupent de la reconversi­on, explique Sylvie Tellier. En vrai, il n’y a pas d’autre émission comme ça, une émission sur laquelle on bosse une année entière pour un seul prime. Ça n’existe pas ! » Et, finalement, peu importe à qui l’on doit notre meilleur plaisir coupable de la mi-décembre.

« On évolue avec la mode. » Sylvie Tellier

« La modernité ne veut rien dire. » Xavier de Fontenay

* En avril, nous avons publié deux interviews de Sylvie Tellier après lesquelles Xavier de Fontenay a demandé à nous rencontrer.

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Axelle Breil est mieux préparée que les Miss régionales précédente­s.
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Les candidates du concours de beauté posent sur un catamaran lors de leur voyage de préparatio­n à l’île Maurice, le 26 novembre.
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