Vêtements, show télévisé, voyage... les organisateurs de Miss France cassent les codes
Miss France Et si avec cette Toulousaine de 20 ans, étudiante en droit, c’était enfin l’année de Midi-Pyrénées ?
Elle ne cache pas ses ambitions, avant l’élection de Miss France 2019, samedi à Villeneuve-d’Ascq. « J’y vais pour ramener la couronne, lance Axelle Breil, sur le site du comité Miss Midi-Pyrénées. Dix ans après Chloé, ce serait symbolique, non ? » Et historique aussi. L’Ariégeoise Chloé Mortaud, Miss France 2009, est bien seule au palmarès ( lire l’encadré).
Recrutée rue Saint-Rome
« En superficie, nous sommes la plus grande région. Mais nous sommes aussi peut- être celle qui prête le moins d’intérêt aux Miss. » Ce constat sans appel est signé Frédéric Piller. Le jeune homme de 26 ans fait partie de l’équipe dirigeante du comité Miss Midi-Pyrénées. « Il faut aller au contact des gens, faire parler de nous. » Car lors du premier tour, le vote du public compte pour 50 %, contre celui du jury. Et une fois les douze finalistes connues, seul le public a la parole… Dans cette bataille, les réseaux sociaux jouent un rôle majeur. « Sur Instagram, il y a une très bonne tendance pour Axelle », promet Frédéric Piller.
« Cette année, on est vraiment allés beaucoup plus loin dans la préparation. Outre une coiffeuse-maquilleuse, nous avons intégré une spécialiste de la gestion du stress et de la prise de parole. On a aussi beaucoup bossé la culture générale. » Au menu : l’histoire de Miss France, mais aussi « de l’économie et du social ». Sans oublier les cours de danse ou de fitness. « Ce n’est pas un simple concours de beauté, il y a un travail en amont très sérieux, voire draconien. » Et selon le jeune homme, avec Axelle Breil, le comité tient « la perle rare ». « On s’est dit : “on va aller chercher la fille qu’il nous faut”. On est tombés sur Axelle rue Saint-Rome, alors qu’elle faisait les boutiques avec son père. » Une fois convaincue, l’étudiante a franchi les étapes – Miss Toulouse puis Miss Midi-Pyrénées - pour arriver samedi devant Jean-Pierre Foucault, le boss de fin de niveau. Si, comme la candidate, Frédéric Piller rêve de titre, il espère dans un premier temps « une place dans les douze ». « Mieux elle sera classée, et plus il y aura d’adhésion pour les années suivantes. »
Une interview de Sylvie Tellier publiée, et Xavier de Fontenay vous contacte*. Cette année, l’élection de Miss France, diffusée samedi à 21 h sur TF1 en direct de Lille, a été vantée comme un concours « ancré dans la modernité ». Le fils de la dame au chapeau, qui regrette de ne pas avoir mis dans les accords de la vente de l’émission à Endemol en 2002 la mention « une émission conçue par Geneviève et Xavier de Fontenay », ne comptait pas laisser tous les lauriers à la directrice générale de Miss France. Nous avons donc cherché à savoir, grâce à des interviews réalisées en avril, lequel des deux avait donné un coup de jeune à l’élection.
« Quand Geneviève de Fontenay est partie, les journalistes me disaient : “Dans six mois, ton concours est mort”, raconte Sylvie Tellier. Je savais que non, que j’avais Miss France, des jeunes femmes qui représentent la jeune génération. » Et cette jeune génération a, selon Miss France 2002, la chance de profiter de l’organisation Miss France, qui profite de l’investissement d’Endemol dans la marque. « Etre Miss en 2018, ça n’a rien à voir avec être Miss en 2002, soutient Sylvie Tellier. A mon époque, on passait son année seule avec Geneviève. On faisait avec les moyens du bord. » Une réalité qui ne correspond pas aux souvenirs de Xavier de Fontenay : « A l’époque, la Miss avait des couturiers, des créateurs, tout un tas de gens qui s’occupaient d’elle, rien n’était improvisé ! »
Et en ce qui concerne l’élection en elle-même ? « L’introduction du maillot deux- pièces, c’est la première chose que j’ai faite, souligne Sylvie Tellier. Le concours doit ressembler aux jeunes filles dans la rue, et on n’en voyait aucune en une-pièce à la plage. On évolue avec la mode. »
C’est justement ce que lui reproche Xavier de Fontenay : « La modernité ne veut rien dire, l’émission a une progression naturelle avec les années, explique le créateur de la société Miss France. Ils n’ont pas beaucoup modifié l’organisation de l’émission. Le voyage, par exemple, c’est une idée que j’ai eue en 1994 quand l’émission était encore sur France 3. » Et de nous glisser qu’aujourd’hui, une dizaine de personnes font le travail qu’il faisait seul, dans l’ombre, à son époque. Une information fausse. « A Endemol, nous sommes cinq à travailler avec la Miss, plus deux personnes qui s’occupent de la reconversion, explique Sylvie Tellier. En vrai, il n’y a pas d’autre émission comme ça, une émission sur laquelle on bosse une année entière pour un seul prime. Ça n’existe pas ! » Et, finalement, peu importe à qui l’on doit notre meilleur plaisir coupable de la mi-décembre.
« On évolue avec la mode. » Sylvie Tellier
« La modernité ne veut rien dire. » Xavier de Fontenay
* En avril, nous avons publié deux interviews de Sylvie Tellier après lesquelles Xavier de Fontenay a demandé à nous rencontrer.