La hausse des vols de nuit éveille la colère des riverains
L’importante augmentation de ces vols, cette année, n’a pas échappé aux riverains de l’aéroport, qui se plaignent du bruit
Une fois n’est pas coutume, l’aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) a devancé la colère de ses riverains en annonçant lui-même la mauvaise nouvelle : il y a eu 1 364 vols « en coeur de nuit », c’est-à-dire décollant ou atterrissant entre minuit et 6 heures du matin, lors de la dernière « période estivale ». Une longue « saison » puisqu’elle s’étale en fait du 1er avril au 31 octobre. Ce chiffre, dévoilé à la préfecture la semaine dernière lors du bien nommé « Observatoire coeur de nuit », est en augmentation de 218 vols par rapport à 2017.
La direction d’ATB relativise en calculant qu’on parle en fait d’un vol de plus par nuit. Mais les riverains ne l’entendent pas de cette oreille. « Cet été a été le pire qu’on ait jamais eu, s’exclame Chantal Demander, la présidente du Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CCNAAT). D’autant qu’avec la canicule, il fallait dormir fenêtres ouvertes, le double vitrage ne servait à rien. »
Alors, pourquoi cette inflation nocturne ? ATB avance trois raisons. Un vol hebdomadaire vers la Réunion impossible à caser à un autre moment. Mais aussi et surtout des vols qui ont « basculé » dans le coeur de nuit « en raison de grèves du contrôle aérien de Marseille [de mars à juin] et de la congestion estivale du trafic dans le sud de l’Europe ».
Une bonne nouvelle en 2019 ?
« On ne nous montre aucun document qui prouverait tout ça », réagit Chantal Demander. La militante antibruit remarque que depuis que l’aéroport s’est engagé à maîtriser le coeur de nuit en 2010, c’est la tranche 22 hminuit qui est privilégiée. « Or, d’après l’Organisation mondiale de la santé, une vraie nuit dure huit heures pas six », rappelle-t-elle.
Dans ce ciel chargé, il y a tout de même une bonne nouvelle. Grâce aux discussions avec les compagnies aériennes, les perspectives pour les vols de nuit 2019 s’annoncent « encourageantes », selon ATB. Alain de la Meslière, son directeur des opérations, rappelle aussi qu’un « travail de fond est engagé avec le Service de navigation aérienne » pour utiliser davantage la piste 2, la plus éloignée de Toulouse.