En province, la contestation reste forte
Plus faible à Paris, la détermination reste intacte dans plusieurs régions de France
« On ne lâchera rien », avaient promis plusieurs figures des « gilets jaunes » la semaine dernière en réponse aux annonces faites par Emmanuel Macron pour tenter d’apaiser leur colère. Samedi, près de 66 000 personnes ont manifesté partout en France pour « l’acte 5 » de la mobilisation, soit près de deux fois moins que la semaine précédente. Mais si, à Paris, le mouvement semble s’essouffler, les « gilets jaunes » en province maintiennent leur mobilisation.
« On nous jette des miettes »
A Bordeaux et à Toulouse, par exemple, le nombre de manifestants était deux fois plus important que dans la capitale. Dans le chef-lieu girondin, « il y a de plus en plus de monde chaque samedi », a assuré à 20 Mi
nutes Florence, une habitante de Floi- rac qui travaille à La Poste. Et si elle a participé à « l’acte 5 » du mouvement, c’est parce qu’elle n’était pas convaincue des mesures présentées par le chef de l’Etat lundi dernier : « Ce sont des miettes qu’on nous jette. » Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre, faisant 22 blessés au total, et 27 personnes ont été placées en garde à vue pour port de projectiles, armes prohibées, préparation de violence ou dégradation. Violences et interpellations ont également mar- qué les rassemblements dans la Ville rose, où, avec 4 500 manifestants, les « gilets jaunes », aidés par les « gilets orange » des syndicats, ont frappé plus fort qu’à Paris. Dans l’Hérault, pour la deuxième fois en moins d’un mois, les zones de péages de Narbonne et de Perpignan ont été incendiées en marge des manifestations. Les dégâts devraient se chiffrer à « plusieurs centaines de milliers d’euros ». Dans le Nord aussi, la détermination des « gilets jaunes » était intacte (l’A16 a été à nouveau bloquée une bonne partie de la journée), mais elle a été marquée par un nouveau drame. Dans la nuit de vendredi à samedi, à Erquelinnes, près de la frontière belge, un conducteur a perdu la vie en percutant un camion arrêté par un barrage. Ce qui porte à 8 le nombre des décès en marge de la mobilisation.