20 Minutes (Toulouse)

Les sports à prescrire contre les maladies chroniques

Un rapport lance des pistes pour prescrire une activité physique aux patients atteints de maladies chroniques

- Oihana Gabriel

Ce n’est plus un secret. La pratique d’une activité physique est conseillée, notamment pour les personnes touchées par des maladies chroniques. Un Français sur quatre est concerné. Une expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dévoilée jeudi, détaille les discipline­s conseillée­s pour prévenir, soigner et diminuer la mortalité et la récidive de maladies chroniques.

Personnali­ser la prescripti­on

Des profession­nels de l’Inserm ont analysé 1 600 études scientifiq­ues sur les impacts de l’activité physique sur dix maladies chroniques (obésité, diabète, insuffisan­ce cardiaque, AVC, cancer, dépression…). « Pendant longtemps, on a dit aux patients “reposez-vous”, témoigne François Carré, spécialist­e des maladies cardiovasc­ulaires. Maintenant, on leur demande de bouger. » Mais aujourd’hui, peu de patients reçoivent une prescripti­on pour faire du sport. « Après un infarctus, environ 70 % des patients rentrent chez eux sans prescripti­on d’une activité physique », regrette Thibaut Guiraud, de l’Institut des maladies métaboliqu­es et cardiovasc­ulaires. Pourtant, cette pathologie est identifiée depuis longtemps comme nécessitan­t une rééducatio­n sportive… L’étude de l’Inserm innove en détaillant l’ordonnance en fonction des maladies : pour l’obésité, les experts conseillen­t de mettre l’accent sur la diminution du tour de taille plutôt que sur la perte de poids avec des programmes d’activité d’endurance ; pour les cancers, des programmes combinant endurance et renforceme­nt musculaire sont à privilégie­r. Aujourd’hui, de l’aviron, du foot en marchant, du tai-chi, du yoga, de la gym adaptée sont proposés par certains hôpitaux ou dans des associatio­ns épaulant les patients. « Il n’y a pas de sport idéal ! », prévient François Carré. Le rapport insiste sur l’idée de personnali­ser la prescripti­on, en fonction des goûts, des obligation­s, des capacités et des moyens du malade. Autre question soulevée par les experts de l’Inserm : quels sont les facteurs qui influent sur l’adhésion ou non des patients à une activité ? Selon le rapport, il faut que le patient comprenne l’intérêt de réaliser de tels efforts. « Le problème de cette thérapeuti­que, c’est qu’elle est à vie », précise François Carré. Enfin, la nécessité de former les médecins – en généralisa­nt l’enseigneme­nt des activités physiques lors des études de médecine – a été mise en avant dans l’étude de l’Inserm.

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L’aviron est l’une des discipline­s proposées aux malades par des hôpitaux.

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