Les sports à prescrire contre les maladies chroniques
Un rapport lance des pistes pour prescrire une activité physique aux patients atteints de maladies chroniques
Ce n’est plus un secret. La pratique d’une activité physique est conseillée, notamment pour les personnes touchées par des maladies chroniques. Un Français sur quatre est concerné. Une expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dévoilée jeudi, détaille les disciplines conseillées pour prévenir, soigner et diminuer la mortalité et la récidive de maladies chroniques.
Personnaliser la prescription
Des professionnels de l’Inserm ont analysé 1 600 études scientifiques sur les impacts de l’activité physique sur dix maladies chroniques (obésité, diabète, insuffisance cardiaque, AVC, cancer, dépression…). « Pendant longtemps, on a dit aux patients “reposez-vous”, témoigne François Carré, spécialiste des maladies cardiovasculaires. Maintenant, on leur demande de bouger. » Mais aujourd’hui, peu de patients reçoivent une prescription pour faire du sport. « Après un infarctus, environ 70 % des patients rentrent chez eux sans prescription d’une activité physique », regrette Thibaut Guiraud, de l’Institut des maladies métaboliques et cardiovasculaires. Pourtant, cette pathologie est identifiée depuis longtemps comme nécessitant une rééducation sportive… L’étude de l’Inserm innove en détaillant l’ordonnance en fonction des maladies : pour l’obésité, les experts conseillent de mettre l’accent sur la diminution du tour de taille plutôt que sur la perte de poids avec des programmes d’activité d’endurance ; pour les cancers, des programmes combinant endurance et renforcement musculaire sont à privilégier. Aujourd’hui, de l’aviron, du foot en marchant, du tai-chi, du yoga, de la gym adaptée sont proposés par certains hôpitaux ou dans des associations épaulant les patients. « Il n’y a pas de sport idéal ! », prévient François Carré. Le rapport insiste sur l’idée de personnaliser la prescription, en fonction des goûts, des obligations, des capacités et des moyens du malade. Autre question soulevée par les experts de l’Inserm : quels sont les facteurs qui influent sur l’adhésion ou non des patients à une activité ? Selon le rapport, il faut que le patient comprenne l’intérêt de réaliser de tels efforts. « Le problème de cette thérapeutique, c’est qu’elle est à vie », précise François Carré. Enfin, la nécessité de former les médecins – en généralisant l’enseignement des activités physiques lors des études de médecine – a été mise en avant dans l’étude de l’Inserm.