Sur place, la contestation s’organise à travers les réseaux sociaux
Depuis mi-février, les réseaux sociaux algériens relaient les appels à la mobilisation contre la perspective d’un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika, confirmée dimanche. Face à des médias traditionnels qui peinent à faire contre-pouvoir, les citoyens ont décidé d’organiser la révolte sur Internet.
« Comme les “gilets jaunes” »
« C’est un mouvement sans leader ni corps intermédiaires [partis politiques, syndicats…], observe Fabrice Epelboin, spécialiste des médias sociaux et enseignant à Sciences po Paris. Donc sans surprise, il s’est organisé sur Facebook, un peu comme les “gilets jaunes” en France. » La page la plus populaire, 1.2.3 viva l’Algérie a été likée près de 900 000 fois depuis mi-février. « D’autres pages très influentes, comme DzWikileaks, La révolution des jeunes Algériens ou encore Béjaia City relaient aussi quotidiennement et massivement les appels à la mobilisation », explique Safia, jeune militante algérienne, très active sur Facebook.
La contestation en ligne s’organise aussi sur YouTube. « Je m’adresse à toi et je te le dis direct, sans peur : “M. le président, no, you can’t” », clame ainsi dans une vidéo le célèbre youtubeur Anes Tina. Ces vidéos ont été visionnées des millions de fois. Selon le rapport Digital 2018, une personne sur deux est connectée à Internet en Algérie. Mais certains craignent que cette contestation ne soit stoppée net par le pouvoir par des coupures d’accès au réseau.