L’homme d’affaires Rachid Nekkaz ne renonce pas à diriger un jour l’Algérie
L’homme d’affaires a échafaudé un drôle de plan en vue de la présidentielle
Lorsqu’on évoque son goût pour les coups d’éclat, Rachid Nekkaz s’agace : « Organiser 150 manifestations en France contre la corruption et combattre la dictature algérienne, vous pensez que c’est un coup d’éclat ? » Depuis les bureaux de son parti, le Mouvement pour la jeunesse et le changement, à Alger, où il affirme être, de manière « illégale », en « résidence surveillée par 70 policiers », Rachid Nekkaz a répondu aux questions de 20 Minutes.
« Je suis l’opposant numéro 1 au régime, l’homme le plus populaire d’Algérie, clame l’homme d’affaires. Je représente l’alternative à la dictature du régime Bouteflika. » Ce n’est pas la première fois que le natif du Val-de-Marne tente de se présenter à la présidentielle algérienne. En 2014, il renonce à la dernière minute, affirmant que le camion qui devait apporter ses 60 000 parrainages s’était perdu dans la nature.
Il présente son cousin mécanicien, homonyme, à l’élection.
Nouveau coup de théâtre, dimanche : Rachid Nekkaz, qui ne remplit pas les conditions d’éligibilité pour la présidentielle, présente la candidature… d’un autre Rachid Nekkaz. Un cousin mécanicien, homonyme, et inattendu. « Si mon cousin est élu, on créera immédiatement le poste de vice-président par voie parlementaire, fonction que j’occuperai, précise l’homme d’affaires. Et le président élu démissionnera aussitôt. Je prendrai alors le poste de président, inch Allah », nous précise-t-il par message, lundi.
Le parcours de Rachid Nekkaz est jalonné de ce type de buzz. En 2007, candidat à la présidentielle française, il déchire en direct sur LCI la signature d’un maire qu’il avait achetée pour 1 550 € aux enchères, pour mieux dénoncer la pratique, disait-il alors. En 2013, lors de la législative partielle dans l’ex-circonscription de Jérôme Cahuzac, il n’obtient pas une seule voix. Qu’importe. Celui qui aurait fait fortune dans l’immobilier et les nouvelles technologies trouve un fort écho médiatique en 2010, lorsqu’il s’engage à payer les amendes des femmes condamnées pour port du voile intégral en France, en Belgique et en Suisse. « Tout ça, c’est de l’histoire ancienne, assure-t-il. Aujourd’hui, je suis 100 % Algérien. »
Ces derniers temps, le quadragénaire a séduit une partie de la jeunesse algérienne. « Il a renoncé à la nationalité française au moment où beaucoup cherchent à quitter le pays et a soutenu des femmes en burqa, assure Kader Abderrahim, chercheur à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). Cela le rend très populaire. Il a aussi une très bonne équipe sur les réseaux sociaux. » Avec cette nouvelle popularité, Rachid Nekkaz compte bien jouer un rôle dans la présidentielle à venir.