Les fouilles en prison font débat après l’attaque de Condé-sur-Sarthe
Deux gardiens ont été grièvement blessés à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), mardi. L’agresseur était muni d’un couteau en céramique. Au lendemain de l’attaque, la présence de cette arme relance la question des fouilles. Aujourd’hui, lors d’une visite, une personne passe sous un portique. S’il sonne, l’agent pénitentiaire peut demander à faire une fouille par palpation. Si le visiteur refuse – il en a le droit –, il ne pourra pas entrer. « Si le portique ne sonne pas, une fouille plus poussée n’est pas possible », prévient Christophe Dorangeville, de la CGT Pénitentiaire. Or, par définition, un couteau en céramique ne sonne pas sous un détecteur de métaux. Pour les détenus, les fouilles internes, dans les cavités corporelles, sont « interdites, sauf circonstances exceptionnelles et avec avis médical », précise Nicolas Ferran, de l’Observatoire international des prisons. Les autres types de fouilles, par palpation ou à nu, doivent être justifiées.
« La grosse problématique, c’est le cadre législatif », estime la CGT. Dans le viseur, l’article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui impose cette justification des fouilles. Pour les gardiens, il met en jeu la sécurité. « Il y a aussi une question de moyens humains, avec 1 gardien pour 100 détenus, et matériels », note Nicolas Ferran. Ainsi, il existe des portiques plus précis, comme des scanners corporels à ondes millimétriques, mais il faut rester à l’intérieur « 3 à 4 minutes », observe Christophe Dorangeville. Et ils coûtent cher.