Cambridge Analytica leur a fait quitter le réseau social
Ils ont quitté le réseau sans regrets après le scandale Cambridge Analytica
Il y a un an, une photo inondait Twitter. Sur la capture d’écran, on pouvait lire le même message, partagé des centaines de fois : « Etesvous certain de vouloir désactiver votre compte Facebook ? » Eclaboussé par le scandale Cambridge Analytica – du nom de l’entreprise accusée d’avoir collecté et exploité les données personnelles de 90 millions d’utilisateurs – le réseau social faisait face à un appel au boycott. Certains lecteurs de 20 Minutes ont franchi le pas.
« La goutte de trop »
« Cela faisait un moment que je voulais quitter Facebook (…), raconte Julien. Apprendre que nos données étaient vendues a été la goutte de trop. J’ai tout coupé du jour au lendemain, mes vrais amis savent où me trouver. Mais j’utilise encore LinkedIn, Whatsapp et Snapchat, parce qu’il y a un but précis. » Le scandale a aussi servi de déclic à Mickaël, d’autant plus qu’il avait « l’impression de tourner en rond et de me connecter plus par habitude que par envie », reconnaît-il. Plusieurs internautes nous ont par ailleurs fait part du sentiment de « rasle-bol généralisé » vis-à-vis des pratiques de Facebook. « J’en avais assez de toutes ces publicités ciblées, de la facilité avec laquelle les Gafa se goinfrent sans verser d’impôts à hauteur de leurs revenus, du contrôle des populations, de l’ingérence de certains pays quand il y a des élections, énumère Charles. Pour tout cela, je suis parti. » Certains ont préféré modifier en profondeur leurs usages. « J’ai retiré l’application de mon téléphone, explique Julien. Je ne poste plus de message sur mon mur et je privilégie la communication par SMS, sauf cas majeur. » Si les choix respectifs de nos internautes n’ont pas été simples à mettre en place, aucun ne semble les regretter aujourd’hui. « C’était difficile au début, il y a eu comme un manque après dix ans passés sur ce réseau, constate Mickaël. Mes proches se sont habitués à m’envoyer des invitations par SMS. Cette expérience m’a appris à être plus réfléchi sur ma façon d’utiliser les réseaux sociaux et sur les informations que j’accepte ou non de donner. » Guillaume aussi se sent plus serein : « Avec le temps, cette addiction s’est peu à peu estompée. Je fais plus attention à mon entourage proche. Côté travail, je suis plus productif et je ne m’en porte pas plus mal. » Damien, féru d’informatique, s’attendait à plus de difficultés, mais, en fait, conclut-il, « Facebook, ce n’est pas important, au final ».