20 Minutes (Toulouse)

Exactions, réactions

Après les violences et dégradatio­ns commises lors de l’acte 18, le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté des mesures strictes en matière de maintien de l’ordre public.

- Thibaut Chevillard

Deux jours après que les ChampsElys­ées ont été saccagés en marge de l’acte 18 des « gilets jaunes », le Premier ministre, Edouard Philippe, a présenté lundi une salve de mesures destinées à mettre fin aux exactions. Premier à faire les frais des « dysfonctio­nnements » qu’a connus la conduite des opérations, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a été limogé. « Il était le patron et donc responsabl­e de ces dysfonctio­nnements », explique Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternativ­e police. Il sera remplacé par Didier Lallement, actuel préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, qui est passé par le secrétaria­t général du ministère de l’Intérieur entre 2012 et 2014. « Un signe fort », estime l’Unsa police dans un communiqué. « Il y en a certains qui vont se réveiller, avec lui », prédit un officier de la gendarmeri­e.

« Arrêter l’angélisme »

Les mesures ont pour objectif de « renforcer la fermeté de notre doctrine de maintien de l’ordre ». Edouard Philippe souhaite que les manifestat­ions des « gilets jaunes » soient interdites dans certains quartiers de Bordeaux, Toulouse et Paris (comme les Champs-Elysées), lorsque des « éléments ultras » auront été identifiés. Mais « il faut faire attention à ce que les violences ne se déportent pas ailleurs », met en garde Rocco Contento, secrétaire départemen­tal Paris d’Unité SGP Police FO. Edouard Philippe souhaite aussi accorder « une plus grande autonomie aux forces sur le terrain qui doivent être, à Paris, placées sous un commandeme­nt unifié et doté d’une large capacité d’initiative ». Jusqu’ici, les CRS et les gendarmes mobiles n’étaient pas associés à la conception du dispositif, qui était organisé à la préfecture de police. La transforma­tion des détachemen­ts d’action rapide en « unités anticasseu­rs », l’utilisatio­n de drones, la présence renforcée d’officiers de police judiciaire au « plus près des unités de terrain » « répondent en grande partie à nos attentes », complète Denis Jacob. « Derrière, il faut aussi une réponse pénale ferme », insiste Johann Cavallero, délégué national du syndicat Alliance. Dans un communiqué, le syndicat Synergie Officiers va jusqu’à dénoncer « l’angélisme, parfois même la connivence idéologiqu­e de magistrats qui répugnent à sanctionne­r et à neutralise­r des graines d’assassins sous couvert de leur fraîcheur militante contre le capitalism­e ». Les policiers et les gendarmes interrogés par 20 Minutes attendent de voir comment ces mesures seront appliquées. Une chose est sûre : ils sont exténués par dix-huit semaines de mobilisati­on.

 ??  ?? Samedi sur les Champs-Elysées, à Paris.
Samedi sur les Champs-Elysées, à Paris.
 ??  ?? Le Premier ministre a reconnu des « dysfonctio­nnements » dans la conduite des opérations samedi à Paris.
Le Premier ministre a reconnu des « dysfonctio­nnements » dans la conduite des opérations samedi à Paris.

Newspapers in French

Newspapers from France