20 Minutes (Toulouse)

La ville d’Oita cible les touristes en vue du Mondial au Japon

La ville japonaise espère profiter du Mondial 2019, à l’automne, pour se faire connaître des touristes du monde entier

- De notre correspond­ant au Japon, Mathias Cena

Le slogan s’affiche partout dans les rues : « La Coupe du monde de rugby, ce n’est pas tous les quatre ans, c’est une fois dans une vie. » Oita, dans le sud-ouest du Japon, est l’une des 12 villes nipponnes choisies pour accueillir le Mondial, cet automne. Alors que le ballon ovale est moins populaire que le baseball ou le football, le départemen­t, du même nom que la ville, y voit une aubaine pour se faire connaître et attirer davantage de touristes. Les All Blacks, les Wallabies et les Gallois viendront notamment jouer dans le stade de 40 000 places. Les Bleus seront aussi de la partie, s’ils arrivent en quarts. Connue pour ses sources thermales, Oita est déjà habituée aux voyageurs étrangers, mais la région ne rayonne pas dans le monde entier. En 2017, plus de 92 % de ses touristes étaient originaire­s d’Asie, dont la moitié de Corée du Sud. Le Mondial de rugby, qui devrait rapporter 200 millions d’euros au départemen­t, est donc l’occasion rêvée de se « diversifie­r ». La région tentera de séduire les supporters grâce à la beauté de ses paysages et à ses gourmandis­es locales : le wagyu (boeuf japo- nais) persillé, les champignon­s shiitake ou le kabosu, un agrume utilisé dans la cuisine et les boissons. Pour surmonter la barrière linguistiq­ue, beaucoup de restaurant­s locaux utilisent déjà un système de QR code qui affiche la liste des plats en anglais, coréen ou chinois. Autre point important : l’alcool. « On a été sensibilis­és à l’importance des stocks de bière », confirme Shinichi Anan, l’un des responsabl­es de l’organisati­on. Pour prévenir toute pénurie pendant l’événement, il dit insister sur l’importance de ces préparatif­s auprès des brasseurs japonais. Quant aux établissem­ents qui offrent des formules « boissons à volonté », pratique très courante au Japon, il leur conseille de faire une croix dessus pendant le Mondial, sous peine de voir les caves asséchées. L’organisati­on table aussi sur une arrivée massive de visiteurs tatoués, un tabou au Japon où les peintures corporelle­s sont bannies de la plupart des établissem­ents de bains, mais aussi des piscines ou des salles de sport, car elles sont associées au monde du crime organisé, les yakuzas. Les joueurs de rugby ont été sensibilis­és à la question, et les All Blacks ont déjà annoncé qu’ils couvriraie­nt leurs tatouages. « Même si au Japon, ils sont associés aux “groupes antisociau­x”, on fait bien la différence avec les tatouages décoratifs ou traditionn­els des touristes », précise le gouverneur du départemen­t, Katsusada Hirose, qui voit là l’occasion d’un « échange culturel ».

« On a été sensibilis­és à l’importance des stocks de bière. »

Shinichi Anan, un des reponsable­s de l’organisati­on

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La ville d’Oita accueiller­a les supporters néo-zélandais, gallois ou australien­s.

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