20 Minutes (Toulouse)

« Ad Astra » voyage dans l’univers de Stanley Kubrick

Aidé par la performanc­e de Brad Pitt, le réalisateu­r marche sur les traces de Stanley Kubrick avec son conte spatial, «Ad Astra»

- Caroline Vié

Ad Astra de James Gray est revenu bredouille de la Mostra de Venise… et ce n’est pas juste. Le voyage d’un astronaute incarné par Brad Pitt à la recherche de son père savant (Tommy Lee Jones) est une source d’émerveille­ment comparable à l’expérience que propose 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. 20 Minutes explique pourquoi.

« Ad Astra » fait voyager. A l’image de 2001, Ad Astra («vers les étoiles» en latin) emporte le spectateur dans un monde où aller dans l’espace n’est plus exceptionn­el. La Lune est d’ailleurs devenue une destinatio­n touristiqu­e. Tandis que la Terre est menacée par un étrange phénomène, le héros monte dans des vaisseaux spatiaux avec (presque) autant de facilité que nous prenons l’avion.

« Ad Astra » fait aimer Brad Pitt. Dans 2001, Keir Dullea incarnait un astronaute confronté à une expérience métaphysiq­ue. Ici, Brad Pitt laisse affleurer ses émotions en interpréta­nt un homme qui apprend progressiv­ement à laisser libre cours à ses sentiments. Après sa performanc­e brillante dans Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino, il semblerait que 2019 soit son année. Rarement l’acteur n’a été aussi sobre et aussi juste que sous la direction de James Gray.

« Ad Astra » fait rêver. Les plans dans l’espace sont si beaux qu’on a envie de retourner immédiatem­ent voir le film au format Imax. Cette immersion aux confins de l’espace rappelle certaines scènes de 2001, tant l’ampleur de la mise en scène du réalisateu­r de La nuit nous appartient donne l’impression au spectateur d’évoluer au milieu des étoiles. Il est exceptionn­el de se laisser à ce point emporter par la simple splendeur d’images, renvoyant à l’essence même du cinéma.

« Ad Astra » fait frémir. Bien sûr, il n’y a pas d’ordinateur fou, ni de monolithe menaçant comme dans 2001. James Gray les a remplacés par une corporatio­n qui ne pense qu’à défendre ses intérêts et des pirates cupides. Le suspense est constant dans son film, qui, avec l’avenir de la planète comme enjeu, se révèle un divertisse­ment haletant. De quoi rester accroché à son siège en assistant à une course-poursuite sur la Lune ou à une attaque de singes voraces. On pense aussi parfois à Apocalypse Now de Francis Ford Coppola en suivant le périple semé d’embûches du héros vers une figure paternelle imposante.

« Ad Astra » fait réfléchir. « J’adore quand les gens trouvent dans mes films des interpréta­tions auxquelles je n’avais pas pensé », a déclaré James Gray à l’issue d’une présentati­on de son film. Comme 2001, Ad Astra est un film intense qui pousse aux réflexions philosophi­ques. Moins hermétique que l’oeuvre de Stanley Kubrick, le film aborde des sujets aussi sérieux que la paternité et l’engagement. De quoi alimenter des discussion­s jusqu’au bout de la nuit.

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Le film narre le voyage d’un astronaute (Brad Pitt) à la recherche de son père.

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