Inestimables
Avec «Hors normes», les réalisateurs d’«intouchables» rendent hommage aux associations qui épaulent les jeunes souffrant d’autisme sévère.
Réaliste et émouvant. Hors normes, nouveau film des réalisateurs d’intouchables, ce mercredi en salles, met en lumière deux associations qui prennent en charge des enfants et des adultes avec un autisme sévère. Le long-métrage, en salles ce mercredi, soulève l’espoir de certains parents, associatifs et politiques de voir évoluer le regard sur ce spectre méconnu et parfois caricaturé.
«Faire un film utile»
« L’ambition d’eric Toledano et d’olivier Nakache était de faire un film utile, assure Hervé Ruet, producteur exécutif chez Quad. On espère que ce film changera le regard sur l’autisme sévère. » Le spectre de l’autisme se révèle très vaste. «Certains sont mutiques, d’autres parlent, certains présentent des déficiences intellectuelles et d’autres des capacités exceptionnelles, certains sont violents, d’autres non, liste Cécile Pivot, 53 ans, mère d’un jeune homme autiste. S’en faire une représentation claire, c’est compliqué.» « Pour la première fois, un film grand public rend visibles des situations qu’on voit et qu’on connaît très peu », renchérit Claire Compagnon, déléguée interministérielle chargée de l’autisme. Le pari est ici de coller au plus près du quotidien de familles démunies face à ce qu’on appelle des « cas complexes », souvent rejetés des structures censées les accueillir. L’association Le Silence des Justes accompagne ces « cas complexes » et puise ses forces vives dans le Relais d’ile-de-france, une structure complémentaire. Fondée et dirigée par Daoud Tatou (campé par Reda Kateb), elle recrute et forme des jeunes de banlieue pour accompagner ces personnes. Cette solidarité, visible à l’écran, fait tenir l’édifice. «Plus ces associations sont solidaires, plus c’est bénéfique pour ces enfants », assure Cécile Pivot.
Au vu de l’écho qu’a rencontré Intouchables, certains prédisent un avenir radieux à ce nouveau bébé du duo Toledano-nakache. De là à imaginer qu’il puisse modifier les représentations de l’autisme? «Le handicap mental fait peur et continuera de faire peur, avertit Cécile Pivot. Mais le regard, doucement, évolue. Quand mon fils avait 4 ans, personne ne savait ce qu’était l’autisme. C’est de moins en moins vrai. »