Et si c’était le match du siècle?
La demi-finale du Mondial Angleterrenouvelle-zélande fait saliver tout le monde
Finale de la Coupe du monde 2019. La Nouvelle-zélande et l’angleterre arrivent au bout du match à égalité, 241241. Même une manche de prolongation ne parvient pas à les départager. Finalement, c’est l’angleterre qui l’emporte, sur un point technique du règlement. La « finale la plus incroyable de l’histoire», écrit le Guardian. On parle évidemment de la Coupe du monde de cricket, qui a opposé les deux nations en juillet. Samedi, les deux pays se retrouvent pour un affrontement non moins prometteur, cette fois autour d’un ballon ovale.
«Dans les 20 dernières années, c’est difficile de penser à un match qui a le même potentiel, s’extasie l’ex-international du XV de la Rose Richard Pool-jones. Ça fait saliver les connaisseurs et le grand public aussi» «Jouer contre l’angleterre, c’est énorme, confirme le deuxième ligne des All Blacks Sam Whitelock. C’est un des plus gros matchs qu’on aura vécus en tant que joueurs, c’est extrêmement excitant.» Des deux côtés, l’intensité va crescendo depuis le début de la semaine, surtout sous l’impulsion d’eddie Jones, le coach du XV de la Rose. Adepte de la guerre psychologique d’avant-match, l’australien a d’abord adressé des compliments à l’adversaire, a ensuite lancé des accusations d’espionnage, avant de dresser un parallèle entre le changement d’empereur au Japon et la possible chute des doubles tenants du titre au rugby. « Eddie et moi savons bien que tout est permis en amour comme à la guerre, répond son homologue, Steve Hansen. C’est bien, ça nous a permis de rigoler un coup et de nous détendre. » Après leur balade contre les Australiens (40-16) en quart, les Anglais ne font même plus figure de Petit Poucet face au monstre All Black. « Pour être honnête, cette équipe anglaise m’inquiète un peu, concède le Néo-zélandais Matthew Clarkin, directeur sportif du Biarritz Olympique. Ils ont une condition physique et des qualités athlétiques, surtout chez les avants, qui peuvent rivaliser face aux Blacks.» Mentalement, les Anglais arrivent également gonflés à bloc et préfèrent ne pas mettre sur un piedestal leur adversaire. « Je n’ai jamais vraiment été perturbé par toute la mystique des All-blacks, commente l’ailier anglais Anthony Watson. Je respecte leur succès en tant qu’équipe, mais cette aura qui les entoure et cette supposée invincibilité, je n’y ai jamais cru.» Lors du dernier test entre les deux équipes, en 2015, les Rouge et Blanc pensaient d’ailleurs bien faire tomber les Blacks, en menant 15-0, avant de s’incliner 15-16.
Le XV de la Rose devra donc rester concentré pendant quatre-vingts minutes, et pourra aussi exploiter la relative jeunesse de son adversaire. « Les Blacks sont une très bonne équipe qui maîtrise bien son rugby, capable de produire du jeu et de créer des exploits, mais je pense que ça manque un peu d’expérience et de leadership à certains postes », concède Clarkin. Reste la manière dont les deux équipes vont gérer toutes les attentes autour de cette finale avant l’heure. « On est sous pression tout le temps, admet Steve Hansen. Au début, on la fuyait mais, maintenant, on doit reconnaître qu’elle est là. » Selon lui, le traumatisme de l’élimination prématurée de 2015 dès le premier tour reviendra hanter les Anglais : « Ils disent qu’ils n’ont rien à perdre, mais je ne pense pas que ce soit vraiment ce qu’eddie pense. Ça fait quatre ans que lui et son groupe travaillent pour arriver à leurs fins. » Quelle que soit l’issue, Steve Hansen souhaite que cette demie de Coupe du monde tienne ses promesses : « Espérons que le niveau soit à la hauteur du buzz, parce que, si c’est le cas, ça va envoyer un sacré message aux amateurs de rugby et à ceux qui découvrent le sport dans le monde.»
« Ils disent qu’ils n’ont rien à perdre, mais je ne pense pas que ce soit ce qu’eddie Jones pense. » Steve Hansen, sélectionneur des All Blacks