«Fonder “la première génération sans tabac dès 2032” est réalisable»
Depuis vendredi, les 11,5 millions de fumeurs français sont incités à relever le défi d’arrêter le tabac. Le gouvernement, lui, espère fonder dès 2032 la première « génération d’adultes sans tabac ».
Pour Bernard Basset, vice-président de l’association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, cet «objectif est réalisable», compte tenu de «facteurs épidémiologiques [qui] vont plutôt dans le bon sens». « La baisse de la consommation du tabac en France est notable [1,6 million de fumeurs en moins entre 2016 et 2018], rappelle l’expert. Les jeunes hommes de 18 à 24 ans, très touchés par le tabagisme quotidien, sont passés de 44 % à 35 % de fumeurs. Et les données observées et révélées lors du dernier baromètre de Santé publique
France ont montré que les inégalités sociales par rapport au tabac ne s’accroissaient plus.» Quelles sont, toutefois, les mesures à mettre en place pour parvenir à cet objectif?
« La politique menée actuellement allie différents moyens, estime Bernard Basset. On a la mobilisation du Mois sans tabac et il y a des mesures complémentaires, avec, en premier, celle du prix [ce dernier a augmenté de 50 centimes vendredi, certaines marques franchissant le cap des 10 € le paquet, qui est l’objectif du gouvernement en 2020]. On sait qu’il a un effet sur le pouvoir d’achat, et donc sur la consommation de tabac. De plus, il y a une politique d’accompagnement à l’arrêt, avec la possibilité de se faire aider par des professionnels et les substituts nicotiniques. »