«On a cherché des joueurs dispos»
Pour la première fois, toutes disciplines confondues, une sélection de l’occitanie sera constituée afin d’affronter l’espagne
L’idée est née cet été, lorsque des dirigeants de la Fédération espagnole de rugby ont contacté leur ami Alain Doucet. «Comme leur équipe nationale était privée de Coupe du monde au Japon, ils cherchaient à élaborer un calendrier international en novembre, explique le président de la Ligue Occitanie (LOR). Et comme beaucoup d’équipes nationales sortaient du Mondial, elles n’étaient pas disponibles. »
Il ne restait plus qu’à créer une formation régionale. C’est ainsi qu’a germé la sélection occitane, ou même les sélections, puisque le stade Ernest-wallon accueillera samedi un match féminin à 15 h avant la rencontre des hommes à 17 h. La talonneuse de Montpellier Gaëlle Mignot, ex-capitaine du XV de France, mènera un groupe de jeunes également issues des rangs du Stade Toulousain et de Blagnac. En face, se dresseront des adversaires redoutables, 8e nation mondiale devant Galles et l’irlande.
«C’est un ballon d’essai»
Chez les garçons, le panorama est bien différent. Déjà, aucun nom connu du grand public n’émerge de la liste des 23 Occitans, tandis que les Espagnols pointent à la 16e place internationale, entre les Samoa et les Etats-unis. Composer un groupe «a été un petit chemin de croix », reconnaît Emile Ntamack, manager d’un jour. « Les clubs du Top 14 jouent ce week-end en Coupe d’europe, il y a une journée de Pro D2 et de Fédérale 1, donc on les comprend, poursuit l’ancien ailier international, aujourd’hui manager général de la formation au Stade Toulousain. On a cherché des joueurs dispos, donc des Espoirs, des garçons en reprise ou qui ont besoin de temps de jeu.» Sept des huit clubs occitans de Top 14 et Pro D2 (mais pas Montauban) ont prêté des jeunes (Desert, Danielli, Lehodey, Merkler, Loues et Salas pour Toulouse). « Il n’y aura pas Dupont, Picamoles ou Guirado, mais les spectateurs verront un événement de rugby avec du jeu à profusion», assure le président de la LOR. Ntamack espère également voir ses protégés proposer «plaisir de jeu et créativité », mais aussi « engagement, fierté et combat».
Des écoles de rugby de la région seront invitées, alors que pour le grand public, le tarif est fixé à 10 €. « C’est un ballon d’essai, on verra ce que ça donne », lâche Alain Doucet, qui espère ouvrir la voie à d’autres rencontres du même genre. « On peut imaginer un match entre la région Grand Est et l’allemagne, ou les Hauts-de-france contre la Belgique...»