Kapital ravive la lutte des classes
Avouez-le, vous vous êtes toujours sentis mal à l’aise avec certains jeux de société. Le Monopoly? Un encouragement à la spéculation immobilière et à la ruine de vos concurrents. La Bonne Paye ? Une ode à la gestion budgétaire «en bon père de famille». Pas très excitant. Ce Noël, vous allez peut-être trouver votre bonheur avec Kapital*, un «jeu de sociologie critique » conçu par les fameux sociologues Monique et Michel Pinçoncharlot, et que 20 Minutes a pu tester. Pour gagner, il faut accumuler – via des billets – le plus de «Kapital» possible. Financier bien sûr, mais aussi culturel (via les études), social (le réseau, les contacts) et symbolique (le nom, l’adresse), suivant la distinction établie par le sociologue Pierre Bourdieu. Première étape, désigner par tirage au sort un «dominant». Il commencera la partie avec cinq fois plus de «Kapital» que tous les autres joueurs, qui seront «les dominés». Ces derniers exultent quand l’un d’entre eux tombe sur la case «Révolution» : tous les billets du jeu sont alors mis en commun, puis redistribués à parts égales. De quoi ébranler le «dominant», définitivement à terre lorsqu’une carte «Gain au loto» est tirée par un «dominé», lequel devient alors le nouveau «dominant». Impressions à chaud des joueurs de 20 Minutes : Kapital met en lumière de nombreux sujets d’actualité, comme la réforme de l’assurance-chômage. Mais c’est un jeu fataliste, où l’on subit sa condition, sa classe. De quoi animer l’ambiance après la dinde.
* Ed. La ville brûle, 35 €.