«Aller chercher les pays bloqueurs»
L’architecte de l’accord de Paris en 2015, aujourd’hui présidente de l’european Climate Foundation, Laurence Tubiana, se dit « déçue » par la COP25, qui s’est achevée à Madrid.
A-t-on échappé au pire dans les dernières heures de négociations de cette COP25 ?
Dans l’une des dernières versions des textes présentés samedi matin, il n’y figurait plus de références à la science, ni à 2020 et cet engagement pris par les pays signataires de l’accord de Paris de relever leurs ambitions climatiques d’ici à la fin de l’année. Il y a donc eu cette bataille menée par la ministre espagnole de l’environnement pour sauver les meubles.
Des pays ne relèveront pas leurs ambitions d’ici à fin 2020…
Il y a désormais près de 80 pays qui ont dit qu’ils relèveront leurs ambitions climatiques d’ici à fin 2020, contre 68 avant la COP25. Le gros problème, c’est que les pays les plus émetteurs sont restés silencieux sur ce point à Madrid.
Avez-vous le sentiment que l’esprit positif qui a donné naissance à l’accord de Paris a disparu ?
Non. A Madrid, des villes, des provinces, des régions ou des entreprises de pays bloqueurs ou peu ambitieux dans les négociations climatiques ont affiché leur forte volonté de revoir à la hausse leurs contributions. Cette dynamique est l’une des notes positives à Madrid. Il faut faire l’effort d’aller chercher les pays bloqueurs, abattre un intense travail diplomatique et ne pas aborder la question climat seulement une fois par an.